vendredi 25 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (15)

Episode 15

Le grand-père lui sourit :"N'aie crainte, mon garçon,
Considère que tu es, ici, dans ta maison.
Après tout, cela fait plaisir à ces petits !
Tu es impressionnant et pourtant si gentil.
Rien ne peut être plus original sur terre,
Qu'un vrai gorille parlant pour un anniversaire !
Sauf, en guise de gâteau, sur une frangipane
Nappée de chocolat, un régime de bananes !
- Il va falloir trouver un bon vétérinaire !"
Ajoute pour conclure, en riant, la grand-mère.
Lui se grattant la tête, elle dans ses réflexions,
Bras dessus, bras dessous, ils vont vers la maison.
Profondément touché, Tercet les suit des yeux,
En pensant qu'il existe des gens chaleureux.
Des gens qui dans ce monde, dépassent leurs émotions
Pour apporter aux autres un peu de compassion.
La vie serait plus simple et bien moins infernale,
Si l'égoïsme actuel n'était pas tant banal.
Si chacun regardait quelque fois son voisin,
Simplement pour savoir s'il ne manque de rein.
Dire bonjour et saluer les passants dans la rue,
Sourire à tout le monde, ce n'est jamais perdu.
La rencontre et l'échange sont pour tout être humain,
Des rouages essentiels pour tracer son chemin.

L'après-midi s'achève, il est temps de rentrer.
Les trois nouveaux amis se sont bien amusés.
Mais demain, c'est l'école qui va recommencer,
Et il faut préparer le cartable, les cahiers.
"Ce sera difficile de garder le silence,
Murmure soudain Callio. Alex, est-ce que tu penses
Que je dois en parler, le dire à mes parents ?
- Peut-être que c'est mieux, dit Alex conciliant.
- Voudrais-tu bien venir avec moi leur parler ?
J'ai peur que toute seule, ils ne me croient jamais !
- Bien sûr, je t'accompagne, dit Alex, tout fiérot,
Ce sera plus crédible. Notre ami, à nouveau,
Aura de la visite ! Tercet ? tu es tout drôle !"
Le gorille est pensif, soupire, lève les épaules :
"Je rêvais du gâteau décrit par ton papy.
- Tu es vraiment gourmand", s'écrie son jeune ami.
C'est ainsi que Tercet, le gorille-orateur,
S'apprêtait à goûter un moment de bonheur.
Ne se sentant plus seul, il est enfin serein
En voyant s'éloigner ces deux nouveaux copains.
Ils marchent côte à côte. Callio a le plaisir
De voir enfin Alex esquisser un sourire.
Attendrie, elle pense que son jeune partenaire
Se souviendra longtemps de son anniversaire !

(Fin de la première partie)

C'est ainsi que s'achève la première partie des "aventures d'Alex et ses amis". Je dis la première partie, car faute de temps, je ne suis pas arrivé là où je voulais vous emmener.
- Alex et Callio réussiront-ils à garder le secret ?
- Le directeur du cirque réussira-t-il à récupérer Tercet ?
- Le docteur Gorillini recevra-t-il la lettre ?
- Tercet pourra-t-il retourner au Gabon ?
- Pourront-ils faire quelque chose pour sauver le site de Kongou, contre les visées d'une compagnie minière ? (et cela, c'est vrai !)
Autant de questions qui trouveront réponses dans les prochaines "Aventures d'Alex et ses Amis". (Enfin, si le courage me prend !!!)

Joyeux Noël.

jeudi 24 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (14)

Episode 14

"Tercet, que t'arrive-t-il ?" Questionne le gamin.
"Eh, je joue au gorille !"Il répond, l'œil coquin.
Les grands-parents d'Alex n'ont pas vraiment goûté
Cette entrée en matière, proposée par Tercet.
"Madame, excusez-moi si je vous ai fait peur.
Je ne voulais pas vous causer tant de frayeur.
Au cirque, j'entamais ainsi mon numéro."
Explique le gorille, tête basse, l'air penaud.
"Eh bien mon jeune ami, ce n'est pas très malin !"
Réplique le grand-père. Mais il se tait soudain,
Car il comprend enfin qui est cet inconnu :
"Un animal qui parle, je ne l'ai jamais vu !"
A nouveau le gorille raconte son histoire.
Les adultes, eux aussi, ressentent le désespoir
D'être obligé de vivre loin de son pays,
De se cacher, de fuir, et d'être sans abri.
"Ah mais ça c'est trop fort. Où sont tous ces gredins ?
Si je tombe sur eux, gare aux coups de gourdin !"
Brandissant un bâton, le grand-père fulmine.
"Allons Paul, calme-toi et pose cette badine."
La grand-mère, gentiment, modère son époux.
Remise de son émoi, elle lui fait les yeux doux,
Puis elle fait remarquer, en poussant un soupir :
"Ne nous énervons pas, nous devons réfléchir."

"C'est une bien triste histoire, mais que pouvons-nous faire ?
- Ce pourrait être mon... cadeau d'anniversaire,
Suggère alors Alex, il resterait ici
En attendant qu'arrive monsieur Gorillini.
- C'est une très bonne idée, insiste Calliope,
Vous n'aurez rien à faire, on va s'en occuper.
Cela ne durera sans doute, que quelques jours,
Avant que le docteur ne vienne à son secours.
- Et puis il faut admettre, ajoute le garçon,
Qu'il sera bien utile pour garder la maison.
- Imaginez un peu la tête du voleur
Si c'est moi qui lui ouvre, complète Tercet, moqueur.
- J'ai comme l'impression, dit le papy d'Alex,
Que nous sommes coincés. Pourtant je suis perplexe.
Je crains que ton séjour ne soit un peu longuet
Et qu'on ne puisse longtemps préserver le secret.
- Où va-t-on l'installer ? Questionne la mamie,
Dans la chambre, au premier, mais je n'ai pas de lit !"
Le gorille l'interrompt : "Non, madame, c'est gentil.
Ne vous tracassez pas, je suis très bien ici.
Je suis un vrai gorille, surtout pas un humain,
La nuit, j'aurai besoin d'être dans ce jardin.
La cabane me convient, et pendant mon séjour,
Je ne souhaite de vous, qu'un petit peu d'amour."

(A suivre...)

mercredi 23 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (13)

Episode 13

"Cette lettre, c'est un peu une bouteille à la mer"
Médite le garçon, de retour chez grand-mère.
"Espérons qu'elle suive le plus rapide courant,
Qu'elle ne se perde pas et arrive prestement."
L'enfant est bien inquiet, il sait que son ami
Ne pourra pas rester caché dans son abri.
Il craint que son grand-père, allant se promener,
Ne se trouve un beau jour, avec lui, nez à nez.
Une éventuelle rencontre, plutôt inopportune,
Amènerait, c'est sûr, une grande amertume.
Sa décision est prise. Juste après déjeuné,
Il leur révèlera la présence de Tercet.
"Hum, hum, papy, mamie, je voudrais vous parler.
Il faut que je vous dise ce qui m'est arrivé."
C'est l'heure du café, moment de digestion,
Propice selon lui, pour capter l'attention.
Le garçon, calmement, raconte son histoire.
Il sent planer le doute dans ce doux auditoire.
Clins d'œil, sourires en coin, froncements de sourcils,
Dire la vérité est parfois difficile !
Ses grands-parents s'amusent car ils ne le croient pas.
"C'est une drôle d'aventure que tu nous conte là.
Mais tu as toujours eu plein d'imagination !
- Ce que je dis est vrai. Venez au cabanon !"

Callio, dans le jardin, attend son compagnon.
Et quand Alex, enfin, arrive sur le perron :
"Eh bien, c'est pas trop tôt !" Dit-elle, impatiemment.
Un temps puis elle ajoute, sans voir les grands-parents :
"J'ai bien mis dans la boîte le pli pour le Gabon.
J'espère que son périple ne sera pas trop long.
Là, dans mon sac à dos, j'ai mis une couverture,
Des fruits, du chocolat et de la confiture.
- Voilà, j'ai tout compris, s'exclame le grand-père,
Vous allez de nouveau, fêter l'anniversaire !"
Puis, après un silence :"Une lettre expédiée ?
Oh la la, je commence à devenir inquiet.
Ne me dites surtout pas qu'ici, dans ma maison,
Vit un monstre animal, un gorille du Gabon !
Il me faut un bâton, un fusil, la police.
Pour l'empêcher de nuire, j'explose la bâtisse !
- Non papy, calme-toi. Il n'y a pas de raison
D'avoir peur pour nos vies. C'est un gentil garçon.
Le plus simple serait de vous le présenter."
Et devant la cabane :"Tercet, peut-on entrer ?"
Alex pousse la porte. Le gorille est dressé.
Il se frappe la poitrine et se met à gronder.
"Il va nous dévorer !", s'écrie mamie, soudain.
"Mais non, murmure Callio, il est végétarien !"

(A suivre...)

mardi 22 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (12)

Episode 12

"Le plus simple serait de pouvoir contacter
Ce savant africain, qui t'a si bien soigné."
La réflexion d'Alex est faite à haute voix.
"Tu as raison, Alex, nous n'avons pas le choix,
Lui répond Calliope, comment le retrouver ?
A ce propos, Tercet, est-ce que toi tu le sais ?
A-t-il le téléphone, une adresse, un e-mail ?
On ne sait où il est ni comment il s'appelle !"
Le gorille reprend :"Ça, je peux vous le dire.
C'est vraiment très facile si on veut lui écrire.
Il suffit de noter sur le devant du pli :
Ogooué-Ivindo, Docteur Gorillini.
Son dispensaire se trouve dans le parc national,
Près des chutes de Kongou. Elles sont phénoménales !
Les plus belles d'Afrique et les plus grandes aussi.
Pour les hommes et les singes, c'est un vrai paradis."
Tercer pousse un soupir, ses yeux sont tout mouillés.
Il pense avec douleur, à ces lointaines contrées.
"Es-tu vraiment certain que l'adresse suffira ?"
Demande Calliope. "Oh oui, cela ira."
Elle se tourne vers Alex, mais il est déjà loin :
Les yeux levés au ciel, la tête dans ses mains,
Il songe que cela serait vraiment génial
D'aller voir cette grande forêt équatoriale.

Callio s'exclame alors : "Dites donc, les copains,
Il faut se dépêcher, écrire avant demain.
Car l'école recommence à partir de jeudi,
Et ce soir, les vacances de Toussaint sont finies !
Je file à la maison chercher de quoi écrire,
Un crayon, une enveloppe, des sous pour l'affranchir."
Tel un fort courant d'air, elle passe par la porte.
Elle ne court même pas, c'est Eole qui l'emporte !
Quinze minutes plus tard, la voilà revenue.
"Par quoi commence-t-on ? Qu'est ce que j'écris dessus ?"
Trois têtes sont penchées eu-dessus de la lettre,
Chacun élaborant la meilleure phrase à mettre.
Ils sont très appliqués, travaillent en silence.
Chaque mot est pesé, pour se donner la chance
De convaincre cet homme, ce docteur-chirurgien,
Afin qu'il rapatrie Tercet parmi les siens.
Il leur a bien fallu toute la mâtinée,
Pour que cette missive soit enfin rédigée.
La fillette propose qu'en allant déjeuner,
Elle passe par la poste, afin de l'expédier.
C'est vrai qu'il faut rentrer, c'est l'heure d'aller manger !
"Je reviens tout à l'heure. Surtout, reste discret."
Dit Axel à Tercet. "Promis, je ne sors pas.
Mais peux-tu ramener un peu de chocolat ?"

(A suivre...)

lundi 21 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (11)

Episode 11

Un rayon de soleil chatouille son oreille.
Alex ouvre les yeux et enfin se réveille.
Il remonte le drap sur le bout de son nez,
Et puis, finalement, décide de se lever.
Se lever ? Mais alors, il est bien dans son lit !
Or, c'est à la fenêtre qu'il s'était assoupi.
Est-ce que toute cette histoire a vraiment existé,
Ou alors, somme toute, n'a-t-il fait que rêver ?
Il se dit qu'un gorille vêtu d'un bermuda,
Doté de la parole, aimant le chocolat,
Cela n'existe pas, qu'il l'a imaginé !
"C'est dommage, soupire-t-il, mais je vais déjeuner."
Encore tout embrumé, il va dans la cuisine,
Et aperçoit Callio, mordant dans une tartine.
Sa grand-mère lui sourit :" Ah, te voilà enfin,
Veux-tu du chocolat et des tranches de pain ?
- Calliope ? C'est bien toi ?, interroge le garçon.
- Evidemment c'est moi, calmement, elle répond,
Tu m'avais demandé de passer ce matin,
Et j'étais très pressée de revoir le..... jardin !"
Tout ceci est donc vrai, Alex n'a pas rêvé.
Il a hâte à présent, de retrouver Tercet.
Le repas, la toilette, tout est vite expédié,
Et enfin les enfants sortent tout excités.

Ils vont vers la cabane, le cœur un peu serré,
Ne sachant pas ce qui a bien pu arriver.
Est-ce une déconfiture ou une réussite ?
Le gorille est-il là, ou bien toujours en fuite ?
A voix basse, les enfants appellent leur ami :
"Tercet ?" Pas de réponse. "Tercet, es-tu ici ?"
Ils sont derrière la porte, rien ne semble bouger.
Tous les sens alertés, ils n'osent pas entrer.
Bravement le garçon entrouvre le battant.
Ce qui s'offre à leurs yeux est un tableau charmant :
Enserrant un poireau dans son bras replié,
L'animal, allongé, ronfle sans s'arrêter !
Alex fait des yeux ronds, Callio éclate de rire,
Ce qui trouble Tercet et le fait réagir :
" Ah, c'est vous, les amis, dit-il en s'étirant,
Tout c'est très bien passé, c'était un très bon plan.
J'ai même pu faire un tour dans le vieux potager
Et je me suis gavé de poireaux, de navets !"
Les enfants sont aux anges, leur ami est sauvé.
Enfin, pour le moment, tout n'est pas terminé !
En effet, maintenant, le plus dur reste à faire :
Réfléchir et trouver les moyens nécessaires
Afin de faire partir Tercet vers le Gabon,
Pour qu'il retrouve enfin sa forêt, sa maison.

(A suivre...)

dimanche 20 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (10)

Episode 10

Alex et Calliope inspectent la cabane.
Juste quelques outils et une vieille bécane.
Ils voient le long du mur un antique sofa,
Au tissu abîmé par les griffes du chat.
"Voici exactement ce qu'il faut à Tercet !
S'exclame Calliope, un endroit où coucher.
Demain, j'apporterai une bonne couverture,
Et pour qu'il n'ait plus faim, un peu de nourriture.
- Regarde, dit Alex, pas un grain de poussière !
Il a tout nettoyé, l'ancien propriétaire.
Et puis tu as raison, on listera demain
Ce qu'il faut amener pour qu'il se sente bien.
- Attends, j'ai une idée, réplique alors Callio,
Donne-moi du papier, j'ai déjà un stylo.
Je vais lui faire un mot, pour bien lui rappeler
De ne pas faire de bruit, et de rester discret."
Tout à coup, une voix s'élève dans le soir :
"Alex, il faut rentrer, il va bientôt faire noir.
Il faut que ton amie rentre chez ses parents.
N'oublie pas que maman appelle dans peu de temps."
C'est ainsi que se clôt une journée bien remplie.
"Je te remercie bien pour ton aide aujourd'hui,
Dit Alex à Callio, Je te revois demain ?"
La jeune enfant sourit :"Bien sûr, si tu veux bien."

"Tu as l'air fatigué, c'est l'heure d'aller au lit !
Tu as beaucoup joué avec ta jeune amie."
Le garçon vient d'entendre les mots tant espérés,
Il va enfin pouvoir commencer sa veillée.
Sa chambre est au premier, elle donne sur le jardin,
Position idéale pour guetter son copain.
Il pourra vérifier, tout en restant dans l'ombre,
Que le plan concocté se déroule sans encombre.
Une bise à grand-mère, à papy un bisou.
Il court vers l'escalier. "Ne joue pas les casse-cous !
Et n'oublie pas surtout, de te laver les dents.
- Oui mamie, répond-t-il, je le fais maintenant."
Posté à la fenêtre, Axel est attristé.
Les jours d'anniversaire, pour lui, ne sont pas gais.
Ils font tout ce qu'ils peuvent, ses gentils grands-parents,
Mais il ne peut sourire, il y a trop d'absents :
Sa mère n'est jamais là, toujours trop occupée,
Elle prend juste le temps de lui téléphoner.
Elle a beau lui promettre qu'elle sera là bientôt,
Elle ne partage jamais avec lui, le gâteau.
Son papa est-il mort ou vit-il quelque part ?
Il a le cœur bien lourd, un début de cafard.
Une larme descend sur sa joue, doucement,
Ses paupières se ferment et le sommeil le prend.

(A suivre...)

samedi 19 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (9)

Episode 9

Tercet et les enfants échafaudent le plan
Pour mener à bon terme, ce déménagement.
Après mûres réflexions, il est donc convenu
Qu'aux douze coups de minuit, il franchira la rue,
Et faisant attention à ne pas se faire voir,
Il se faufilera en suivant le trottoir
Jusqu'à la porte en bois donnant sur le jardin
Laissée ouverte, exprès, par le jeune bambin.
Seize heures viennent de sonner au clocher de l'église.
Le garçon doit rentrer. "Surtout pas de bêtises !"
Lance -t-il à Tercet. "A tout à l'heure chez moi."
Il se tourne vers Callio : "Vite, vite, dépêche-toi !
Nous devons arranger un peu le cabanon,
Pour aider le séjour de notre compagnon."
Explique le gamin à sa jeune équipière.
"J'espère qu'il n'y aura pas beaucoup de poussière !"
En voyant les enfants s'éloigner à grands pas,
Le gorille est ému, il sent son cœur qui bat.
Se retournant, Callio fait coucou de la main.
Tercet, la larme à l'œil, remonte dans son pin.
"Le monde est étonnant, pense-t-il soudain,
Ils sont si différents, tous ces êtres humains :
Enfants, ils sont plaisants, gentils, compatissants.
Pourquoi, en grandissant, deviennent-ils méchants ?"

Les voilà arrivés. Traversant la cuisine,
Alex dit à grand-mère, de façon anodine :
"Mamie, je suis rentré. Je vais dans le jardin
Pour voir, avec Callio, où nous jouerons demain."
Avant toute réponse, les voici ressortis,
Avec pour objectif, la cabane à outils.
Une angoisse les étreint. Et s'il y avait des bêtes ?
Araignées et serpents, un monstre ou une chouette !
"Alex, attends, j'ai peur, dit Callio, pilant net,
Là dedans, c'est tout noir ! As-tu des allumettes ?
- Je vais chercher la lampe, patiente un court instant."
Direction la maison, il repart en courant.
Dans le hall d'entrée, vite la torche électrique.
Pour dissiper les peurs, c'est une arme magique !
Les mains devant les yeux, Callio n'a pas bougé.
"J'ai entendu du bruit" murmure-t-elle apeurée.
Armé de sa lumière, Alex pousse la porte.
Elle semble bloquée; "Dis, prête moi main forte,
Lance-t-il à la fille, aide-moi à pousser !
En s'y mettant à deux, on doit y arriver."
La porte cède enfin, en grinçant doucement.
Un bruit à l'intérieur, un étrange miaulement.
Alex braque sa torche. Une forme surgit.
C'est le chat du voisin qui squattait le logis !

(A suivre...)

jeudi 17 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (8)

Episode 8

Tercet et le garçon sont surpris, étonnés.
Ils se tournent vers Callio, l'écoutant maugréer :
"C'est vrai qu'il ne peut pas retourner en prison.
Il doit bien y avoir une autre solution !"
Puis, en tournant autour de ses deux compagnons,
La fillette réfléchit, une main sur le front.
"La première chose à faire, reprend-t-elle soudain,
C'est de ne pas laisser Tercet dans ce jardin.
Nous devons lui trouver un coin très protégé
Où il pourra songer à bien se reposer.
- D'accord, mais où veux-tu trouver un tel endroit ?"
Demande alors Alex. "Attends, écoute-moi :
Une fois que ce lieu, nous l'aurons déniché,
Il sera temps, alors, de se mettre à penser
Au moyen le plus simple et le plus garanti
Pour permettre à Tercet, d'aller dans son pays.
Papa me dit souvent :"Avec de la méthode,
On traverse toujours, les mauvaises périodes !"
Callio est satisfaite de sa docte tirade,
Et regarde amusée, ses jeunes camarades.
"Tercet, qu'en penses-tu ?" Demande le garçon.
"J'aimerai bien, c'est vrai, avoir une maison
Où je serai tranquille, où je pourrait dormir,
Pour reprendre des forces, avant de repartir."

Callio n'écoute pas, car elle réfléchit.
"Ce qu'il faudrait trouver, dit-elle à ses amis,
C'est un lieu entouré d'une haute clôture,
Pour ne pas être vu des passants, des voitures.
Il faudrait, au milieu, une zone de verdure,
Planté d'arbres adultes, déployant leurs ramures.
Des chênes, des baobabs ou bien des acacias."
Et ajoute tristement :"Je n'ai pas ça chez moi.
Je sens bien que Tercet ne serait pas content,
S'il n'avait comme espace, qu'une cour en ciment.
Et pour la discrétion, avec les écoliers,
Ce n'est pas idéal pour garder un secret !"
Se tournant vers Alex et le montrant du doigt :
"Chez moi, c'est impossible, mais pourquoi pas chez toi ?
- Chez moi ? Mais tu es folle, que va dire mon papy ?"
Il écarte les bras pour montrer son dépit.
"Remarque, reprend-t-il après un long silence,
En y regardant mieux, c'est peut-être notre chance.
Il n'y a qu'un seul arbre, mais il est assez grand.
Le sol est tout herbu et puis, heureusement,
J'ai vu qu'il y avait une cabane à outils.
Elle me semble assez grande pour installer un lit !
Je crois qu'il y a même un ancien potager,
Personne en cette saison n'ira y travailler !"

(A suivre...)

mercredi 16 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (7)

Episode 7

"J'aurai dû écouter ces conseils avisés,
Et je ne serai pas tenu de me cacher !
Le bruit avait couru qu'au Gabon, quelque part,
Un gorille parlait. Un animal très rare !
Braconniers et chasseurs ratissaient la contrée,
Pensant qu'ils seraient riches, s'ils pouvaient me coincer.
Et moi, comme un ballot, j'allais me balader,
Tout content de revoir ma forêt adorée.
Mon excursion diurne ne dura pas longtemps.
Je fus dans leurs filets, criant, me débattant.
Dès qu'ils virent que j'étais l'animal recherché,
Je fus mis dans une cage, attaché, bâillonné.
Caché dans un camion, je passais la frontière,
Traversais un désert et puis, ce fut la mer.
Je n'étais pas tout seul, sur ce triste rafiot.
Ils avaient embarqué de nombreux animaux.
La plupart d'entre eux n'a jamais vu le port,
Pendant la traversée, de faim, ils étaient morts.
C'est la loi du trafic : un animal vendu,
Signifie qu'il y en a deux ou trois de perdus !
Enfin, je fus cédé à un cirque ambulant.
Je servais d'acolyte à un clown tout en blanc !
J'ai voyagé comme ça, ces deux dernières années,
Faisant rire sur la piste, mais souvent maltraité."

"Tu devais être triste, soupire Calliope.
- Mais alors, dit Alex, Tu as pu t'échapper ?
- Tout à fait, mes amis. Il y a trois semaines,
J'ai saisi l'occasion, en ayant de la veine !
Le camion dans lequel je restais enfermé,
Sur une petite route, a fait une embardée,
Et a filé tout droit, dans le fond d'un ravin.
La cage disloquée, je galopais grand train !
Et depuis ce jour-là, j'ai choisi la prudence
Pour profiter un peu de ces quelques vacances.
Le jour, dans les feuillages, je reste bien caché,
Et la nuit je maraude, pour trouver à manger.
Mais depuis quelques temps, ça devient difficile,
Et si cela perdure, je serai en péril :
Il n'y a plus de fruits, ni pommes, ni melons.
Toutes les feuilles tombent, c'est la morte saison.
Je crois qu'il va falloir que je cesse ma fuite.
Le patron de ce cirque est toujours à ma suite.
Avec son assistant, ils arpentent la région,
Voulant à toute fin, me remettre en prison.
Je suis face, maintenant, à un drôle d'arbitrage :
Soit je meurs de faim, soit je retourne en cage !
Dommage, je voulais tant retourner au Gabon.
- Non, monsieur le gorille, il n'en est pas question !"

(A suivre...)

mardi 15 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (6)

Episode 6

Alex et Calliope, malgré leur émotion,
Ne perdent pas une miette de cette narration.
"Ensuite, je ne sais rien de ce qui c'est passé."
Ajoute le gorille, les yeux tout embués.
"Tout ce que je peux dire, c'est qu'un jour, un matin,
Je me suis réveillé, l'esprit bien incertain.
Allongé sur un lit, je ne pouvais bouger
Que mes doigts et mes pieds, le reste était bloqué.
Je ne connaissais pas ce genre de décor,
Mais ne m'inquiétais pas, je croyais être mort !
Promenant mon regard, je vis devant mes yeux
Un homme, bras croisés, revêtu d'une blouse bleue.
"Enfin tu te réveilles" dit-il en souriant,
"Cela fait trois semaines que tu es inconscient"
En fait ce n'était pas une sorte de martien,
Mais pour les animaux, un savant chirurgien.
Pour l'étude des primates, sa vraie spécialité,
Il cherchait des gorilles vivants à observer.
Et c'est donc par hasard, au détour d'un sentier,
Qu'il tomba sur le groupe de mon père, décimé.
M'apercevant couché sur le corps de ma mère,
Il m'emmena vite fait, jusqu'à son dispensaire.
Il fit tout son possible, afin de me soigner,
Sans savoir s'il réussirait à me sauver."

Callio dit, intriguée :"Mais qu'est-ce que tu avais ?
- J'avais précisément une jambe cassée,
Le larynx entaillé et un trauma crânien.
Et j'étais affaibli, car je ne mangeais rien !
Savez-vous que l'écart entre le singe et l'homme
N'est que de deux pour cent, au niveau du génome ?
Aussi, vu mon jeune âge, et me croyant perdu,
Ce savant m'opéra d'une façon saugrenue :
Pour soigner mon larynx, lui refaire une cloison,
Il prit comme modèle, celui d'un jeune garçon.
L'expérience réussit et voilà donc pourquoi,
Je parle comme vous, avec cette drôle de voix !
- Ça alors, dit Alex, c'est extraordinaire !
- Oui mais c'est un secret. Surtout il faut vous taire.
- Mais comment se fait-il que tu te caches ici ?"
Demande Calliope. "Est-ce que tu t'es enfui ?
- Oh non, certainement pas. J'étais heureux là-bas.
Mais au fond de la jungle, tout se sait, tout se voit.
Je reprenais des forces, j'étais bientôt guéri.
J'apprenais le langage de mes nouveaux amis.
Mais c'était la forêt qui me faisait rêver.
Pourtant on me disait "Tercet, c'est grand danger,
Pour un gorille comme toi, il y a des braconniers !"
Mais moi, je voulais juste aller me promener."

(A suivre...)

lundi 14 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (5)

Episode 5

"C'est juste une copine, elle est venue m'aider.
-OK, je vais descendre." Dit-il tranquilisé.
Arrivé sur le sol, il salut la fillette.
"Bonjour, je suis Tercet, Tu as l'air gentillette !"
Callio ne sait que dire. Tout son esprit s'embrouille.
Elle reste là, figée, fixant ce drôle d'arsouille.
"Je vois que vous avez apporté un gâteau,
Avec du chocolat ! Merci pour ce cadeau !"
Les gosses n'ont pas le temps de prendre un air réjoui,
En deux temps, trois mouvements, il a tout englouti.
Alex secoue Callio :" Ah, qu'est-ce que je disais ?
Tu vois, j'avais raison, il existe pour de vrai !
- C'est extraordinaire, bredouille-t-elle enfin,
Comment es-tu venu vivre dans ce jardin ?
Depuis quand te caches-tu ? Tu dois avoir bien froid,
A rester tout là-haut, vêtu d'un bermuda !
Et que sont devenus tes parents ? Tes amis ?
Et qui te veut du mal ? Quels sont tes ennemis ?
Si tu restes dans ce parc, tu vas te faire prendre,
Car, bien sûr, pour manger, il te faudra descendre."
Callio reprend son souffle et Tercet en profite
pour prendre la parole : "Stop ! Arrête petite.
Dis donc, mon garçon, où l'as-tu dénichée ?
C'est une pipelette ! Jamais elle ne se tait ?"

Tercet ayant enfin calmé son appétit,
Le garçon lui demande de finir son récit.
"Où m'étais-je arrêté ?" Questionne l'animal.
"Tu tombais dans un trou. Est-ce que tu t'es fait mal ?
- Comme j'étais évanoui, je ne sentais plus rien.
Je suis resté longtemps, couché dans ce ravin.
Lorsque je m'éveillais, la jambe me faisait mal,
Et pour gravir la pente, l'effort fut colossal.
J'avais beau écouter, plus de coups de fusils.
Ces méchants braconniers étaient enfin partis.
Arrivant au sommet, je vis sur le chemin,
Ma mère, ensanglantée, frappée par ces vilains.
Je me couchais sur elle, en espérant encore
Trouver un peu de vie, dans ce malheureux corps.
Mais il a bien fallu me rendre à l'évidence,
J'avais auprès de moi une dépouille, une absence.
Comment allais-je faire, pour vivre maintenant ?
J'étais encore trop jeune, pour être sans parents.
Qui pourrait à présent m'aimer et me chérir,
M'apprendre les dangers, m'éduquer, me nourrir ?
Cette jambe et ce cou qui me faisaient souffrir !
Je n'avais plus de choix, il me fallait mourir.
Je me blottis contre ce corps privé de vie
Et fermant fort les yeux, ma conscience s'endormit."

(A suivre...)

dimanche 13 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (4)

Episode 4

"J'accepte ta promesse, mais pas de trahison !
Allez, on se dépêche, direction la maison.
- Mais, puisque j'ai juré, c'est à toi de parler.
Tu dois me révéler maintenant, ce secret !"
Tous les deux trottinant, Alex lui décrit
La rencontre qu'il fit dans le parc, aujourd'hui.
"Un gorille dans le square ? Cela ne se peut pas !"
Dit-elle en s'arrêtant. "Là, je ne te crois pas.
- Et pourtant je dis vrai ! Viens, nous sommes arrivés."
Sans toquer à la porte, ils franchissent le palier.
Alex en pénétrant, lance à tous les échos :
"Mamie, puis-je emmener une part de gâteau ?
- Eh bien, que t'arrive-t-il ? Tu as l'air bien pressé."
Questionne sa grand-mère, descendant l'escalier.
"Tu ne me présentes pas cette jeune demoiselle ?
-Si, si, c'est Calliope. Le gâteau, c'est pour elle."
La fillette, surprise, ne peut que bredouiller :
"Oui. Non. Enfin peut-être. Je n'ai rien demandé !"
La sentant très gênée, il reprend la parole :
"C'est pour bien préparer ma venue à l'école.
Ces enfants dans le parc, qui jouent, pleins de gaîté,
Je vais les retrouver, jeudi, à la rentrée.
Et je ne voudrai pas passer pour un idiot !
Alors, est-ce que je peux avoir de ce gâteau ?"

La grand-mère, amusée, finit par accepter
Cette requête gourmande, si bien argumentée.
Puis elle dit, s'adressant à la jeune demoiselle :
"Je connais ton prénom, ma jeune tourterelle,
Mais c'est un peu léger. Vis-tu dans le quartier ?
- Oui madame. Pas très loin. Juste de ce côté."
Dit-elle, montrant du doigt l'école communale.
"Papa est policier, inspecteur principal,
Et maman professeur. C'est pourquoi je savais,
Bien avant tout le monde, qu'Alex arriverait.
Je souhaitais donc le voir, simplement lui montrer
Que tout ira très bien, juste le rassurer.
- C'est gentil, Calliope. Me voici soulagée.
Prenez votre gâteau et allez, ouste, filez !
Dis Alex, n'oublie pas, ne rentre pas trop tard,
Maman doit appeler, ne sois pas en retard."
Les voilà repartis, trottinant de nouveau,
Tenant bien fermement, la grosse part de gâteau.
Arrivés sous le pin, il dit à Calliope :
"J'appelle le gorille, et toi tu fais le guet !"
Callio veut bien jouer, mais elle reste incrédule,
Elle pense au fond d'elle-même que ce garçon fabule.
"Tercet ? Où donc es-tu ?" Elle l'entend s'écrier.
"C'est toi petit garçon ? Qui est à ton côté ?"

(A suivre...)

samedi 12 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (3)

Episode 3

Alex, tout étonné, ne peut que murmurer :
"Alors, alors, la suite !" Tercet se sent gêné.
"Ecoute mon garçon. Je veux bien continuer,
Mais avant toute chose, il me faudra goûter.
En effet, cela fait maintenant quatre jours
Que je n'ai pas mangé, sauf une pomme au four !
Et si cet arbre est grand et me cache aux passants,
Il n'a que des épines. Ce n'est pas très marrant !
- Mais moi je ne sais pas ce que mangent les gorilles.
Veux-tu une pizza ? Une omelette aux morilles ?
Dis-moi ce que tu souhaites avant qu'il soit trop tard.
Je fonce chez Mamie, je fouille dans ses placards.
- Je suis végétarien et ne croque que les feuilles,
Les tiges ou bien les fruits." Et, en clignant de l'œil,
Il ajoute doucement, se tortillant les doigts :
"Mais ce que je préfère, c'est du bon chocolat !"
Alex est fort content, le voilà rassuré.
Il sait bien à présent ce qu'il va ramener :
La moitié du gâteau qui est à la villa,
Une pâte aux amandes, nappée de chocolat.
"Ne bouge pas Tercet, je reviens tout de suite.
J'amène le repas, tu me racontes ensuite."
Tercet voit le garçon partir à tire-d'aile,
Et remonte dans l'arbre, bien frêle citadelle.

Alex, dans ses pensées, fonce comme un voleur.
Un choc à son épaule et un cri de douleur !
Il s'arrête, étonné, ne peut que remarquer
La fille, assise par terre, qu'il vient de bousculer.
"Oh ! Je suis désolé, je ne t'avais pas vue.
Ça va ? Tu n'as pas mal ? Vraiment je suis confus.
- Non, non, cela ira." Répond-t-elle, se levant.
Elle tâte son épaule, brosse ses vêtements.
"Mon nom est Calliope, mais on m'appelle Callio !
Et toi tu es Alex, dans la classe, le nouveau.
Je t'ai vu arriver, avec tes grands-parents.
J'habite près de l'école, en fait, juste devant.
Je te cherchais pour jouer et faire ta connaissance,
Pour que tu viennes en classe, sans aucune réticence.
- Euh, c'est vraiment sympa, mais là, je suis pressé.
- C'n'est pas grave. Je te suis, je vais t'accompagner !"
Alex est embêté. Il sent que cette fille
Ne le lâchera pas. Bien qu'elle ait l'air gentille,
Il ne sait pas jusqu'où il peut lui faire confiance,
Et de son drôle d'ami, révéler l'existence.
"Pour venir avec moi, tu dois d'abord jurer
De garder le secret que je vais te confier.
- Ce n'est pas difficile, je sais très bien me taire.
Et même, si tu le veux, je le jure sur ma mère !"

(A suivre...)

vendredi 11 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (2)

Episode 2

"Enfin de l'exercice ! Cela fait bien plaisir
De descendre de l'arbre pour bien se dégourdir.
Allez, mon petit gars, il faut te secouer,
Revenir sur la terre. Mais surtout, sans crier !"
L'enfant est immobile, il n'en croit pas ses yeux.
Là, devant lui, se dresse un gorille aux yeux bleus !
Pas un déguisement. Non, non, un animal,
Qui mesure deux mètres et se veut amical.
Il ne sait pas ce qui est le plus surprenant :
Avoir devant le nez, une sorte de géant
Qui porte un bermuda, ou voir un animal
Qui d'une étrange voix, pratique l'art de l'oral.
Le gorille tourne en rond, fait de la gymnastique :
"Il n'y a que le sport pour garder son physique !
Allez, remue-toi donc et sors de ta stupeur.
Un grand garçon comme toi, ne doit pas avoir peur.
Je sais, cela surprend toujours un peu les gens
D'avoir devant les yeux, un gorille qui, parlant,
Raconte gentiment, des contes de son pays,
Ou alors simplement, tout ce qu'il a subi.
Mais c'est une longue histoire. Je te la conterais
Si tu es bien gentil !" Alex, tout étonné,
Revient de son émoi. Il bafouille ses questions :
"Euh, qu'est-ce que tu fais là ? Et c'est comment ton nom ?"

"C'est un bien long récit. Est-ce que tu es pressé ?
Non, pas trop ? Je commence : Je me nomme Tercet.
- C'est un drôle de prénom que je ne connais pas !
- Il vient de ce monsieur qui m'a donné ma voix.
Mais n'anticipons pas. Ecoute maintenant :
Je suis né au Gabon, depuis plus de quatre ans.
Petit, avec ma mère, j'étais heureux, vraiment,
Dans le groupe de mon père, le mâle dominant.
Nous vivions tous ensemble, au sein de la forêt
Mangent à satiété des pousses, des feuilles, des baies.
Mais un jour, au matin, j'avais à peine un an,
Nous fûmes attaqués par un gang de méchants.
Ils avaient des fusils, tiraient dans tous les coins.
C'est facile dans la jungle, tout se fait sans témoins !
Ils voulaient capturer quelques jeunes gorillons
Pour les vendre à des cirques, une vile occupation !
Mon père, en chef de groupe, nous fit signe de fuir.
Voulant nous protéger, il se frappa le cuir,
Faisant face aux canons, il cria sa colère.
Et c'est debout, dressé, que les balles le frappèrent.
Ma mère me poussant, je partis en courant,
Droit devant dans la jungle, les branches me cinglant
Le visage et le cou. Un coup de feu partit.
Je tombais dans un trou, assommé, étourdi."

(A suivre...)

mercredi 9 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (1)

Episode 1

Dans le square, sur un banc, Alex est silencieux.
Il aperçoit au loin des enfants dans leurs jeux.
Il voudrait bien jouer, partager leur gaîté,
Mais il reste tout seul. Il se sent ignoré.
Il n'a aucune raison de rester solitaire.
Il va avoir sept ans, c'est son anniversaire !
Qui pourrait partager avec lui le gâteau ?
Ne pouvant pas répondre, il éclate en sanglots.
Nouveau dans le quartier, il n'a pas de copain.
Ses parents sont absents, il se sent orphelin.
Son père a disparu, quelque part en Afrique,
Alors qu'il effectuait un voyage scientifique.
Sa mère, elle, est partie juste après l'accident,
Vivre aux Etats-Unis, pour gagner de l'argent.
Mais, c'est uniquement pour oublier sa peine,
Qu'elle a choisi de vivre comme une américaine.
Parce qu'ils en ont la garde, ce sont ses grands-parents
Qui s'occupent de lui, depuis près de quatre ans.
Vivant à la campagne, il a vu comme une tuile,
Le fait qu'ils déménagent et se retrouvent en ville.
Il regarde ses pieds qui pendent sous le banc.
Le bonnet sur la tête, mains au chaud dans ses gants,
Il laisse filer le temps. Quand soudain une voix,
Semblant tomber du ciel, provoque son émoi.


"Salut petit garçon, et surtout n'aies pas peur"
Surpris par ces propos, il sursaute de frayeur.
Il lève alors les yeux, voulant se rassurer,
Persuadé somme toute, qu'il n'a fait que rêver.
Ce grand pin parasol peut servir de cachette !
Il n'y a que du noir au-dessus de sa tête.
Il examine cette ombre. Il a beau regarder,
Il ne voit rien du tout. Il soupire, soulagé.
Il se dit que, peut-être, il est temps de rentrer.
Sa mamie doit l'attendre, près de la cheminée.
Il saute de son banc, se rajuste, part chez lui.
C'est alors qu'à nouveau, cette voix retentit :
"Attends, ne t'en va pas. Je voudrai te parler.
- Mais qui donc êtes-vous ? Montrez-vous, s'il vous plaît !
- Surtout n'aies pas de crainte. Je te vois malheureux.
Je suis caché dans l'arbre. Je descends, si tu veux."
Alex ne sait que faire, il est bien hésitant.
S'il était raisonnable, il fuirait en courant.
Mais la curiosité est mauvaise conseillère :
"D'accord, soyez gentil, sinon....Gare à grand-père !"
Il entend puis il voit quelques branches bouger.
Une ombre gigantesque semble se profiler.
"Attention, pousse-toi un peu, je vais sauter."
C'est un drôle d'animal, Alex est sidéré !

(A suivre...)

dimanche 6 décembre 2009

Et bien voilà...

Puisque dans peu de temps, nous fêterons Noël,
Le seul évènement vraiment universel,
Car, plus que la croyance, c'est pour tous à présent,
Un moment partagé pour fêter les enfants.
Pour ne pas être en reste, saisissant l'occasion,
J'ai commis une histoire, un petit feuilleton.
A compter de jeudi, et ce jusqu'au vingt quatre,
Les gamins le liront, assis au coin de l'âtre,
Ou, plus classiquement, ce seront les parents
Qui pourront sacrifier un soupçon de leur temps
A leurs enfants mignons, à ces petite chéris,
Afin d'en raconter, chaque soir, une partie.

Comme le calendrier que l'on dit de l'avent,
J'espère que les enfants, dans leur lit, s'endormant,
Penseront quelque peu à ces nouveaux copains,
Et seront impatients d'être déjà demain,
Pour connaître la suite de cette petite histoire,
Les faisant patienter ainsi jusqu'au grand soir !
Mais comme je ne suis qu'un bien piètre écrivain,
J'ai écris ce récit en faux alexandrins,
Souhaitant que la musique des rimes et des vers
Aiderait le travail des mères et des pères.
Je sais que tout cela semble bien prétentieux,
Alors que je ne veux que vous distraire, un peu !

Vous qui passez parfois, la porte de ce blog,
Je vous fais une requête, pour clore ce monologue :
N'ayant aucun recul sur cette narration,
Merci de me laisser un mot, une opinion.
Si vous êtes simplement lecteur occasionnel,
Ou bien fan anonyme, ou abonné fidèle,
Et même si ce n'est pas dans vos habitudes,
C'est pour moi un sondage, une sorte d'étude,
Qui m'indique si je peux continuer dans ce sens
Ou s'il est préférable que je fasse silence
Sur ce type de texte, drôlement versifié,
Qui n'a pour seul objet, que de vous amuser.

Merci et bon feuilleton !

mardi 1 décembre 2009

La Demoiselle


Gracile demoiselle, accrochée à ce brin,
Profite de l'été pour vivre ton destin.
Les minutes s'écoulent, comme l'eau au moulin.
Ne reste pas ainsi, cultivant ton dédain.

Il est temps maintenant, de prendre ton envol,
De vivre enfin ta vie, laisser ta camisole.
Regarde la lumière et, comme le tournesol,
Fais confiance au soleil, il te rendra frivole.

Parce qu'elle est trop courte, apprécie l'existence.
Le monde autour de toi, t'offre son abondance.
Ne laisse pas passer cette sublime chance.
Tu n'as qu'un pas à faire pour entrer dans la danse.

Grise-toi pleinement de cette brise d'été,
Qui caresse ta livrée et rend ton cœur léger.
Et, écartant tes ailes, laisse-la pénétrer
Au plus profond de toi, pour enfin t'échapper.

Discrète et éthérée, lance-toi au hasard,
Te laissant emporter par ce souffle bizarre.
Tu fais le tour des champs, des étangs et des mares,
Et calmes ton ivresse sur un frais nénuphar.

La porte de ton cœur, ne la garde pas close,
Car tu ne dois jamais oublier une chose :
Il a fallu des mois et des métamorphoses
Pour être ce bleuet voguant parmi les roses.

Il n'est plus temps pour toi, de rester solitaire.
Trouve-toi des amis, rencontre un partenaire.
Songe bien que ta vie, est une bulle éphémère,
Et que l'automne venue, tu ne verras l'hiver.

Goûte à tout, aujourd'hui, et n'attends pas demain,
Gracile demoiselle, car je sais ton destin :
Pour toute chose, Saturne, a prévu une fin.
Profite de la vie, avant de n'être rien.
Novembre 2009