mardi 19 octobre 2010

"Game Over - Try Again", Monsieur le Président

Mon fils à vingt cinq ans, moi j'en ai cinquante cinq,
Et nous cherchons, tous deux, un quelconque boulot.
Mon pays, égoïste, nous laisse sur le carreau.
Pour que certains grossissent, il faut que d'autres trinquent !

Je ne sais pas pourquoi nous sommes dans la déveine,
Game over, try again.

Il a fait des études, une école d'ingénieur.
Mais, depuis deux années, il squatte la maison,
Cumulant CDD et travaux d'occasions.
Il finit par penser que l'école est un leurre !

En déprimant il erre et traîne sa dégaine,
Game over, try again.

Moi, c'est une autre histoire. J'ai bossé trente six ans
Dans la même entreprise, grimpant les échelons,
Finissant encadrant, lorsqu'un fond de pensions
A repris à son compte notre établissement.

Ils n'avaient rien à faire de la valeur humaine,
Game over, try again.

C'était une bonne affaire, et un refrain connu :
On prend le savoir-faire, puis restructurations,
Délocalisation de toute la production,
Et le tour est joué, avec une plus-value !

Les personnes licenciées se comptèrent par dizaines,
Game over, try again.

C'est tellement facile dans cette société,
Où l'argent est un but et non un instrument,
Lorsque l'appât du gain crée des dérèglements,
Quand un Etat complice, trouve son intérêt !

Car le libéralisme est une vraie gangrène,
Game over, try again.

Tout ceci pour vous dire, Monsieur le Président,
Que si les gens descendent et parcourent les rues
En criant leurs rancœurs, parfois de façon crue,
Ce n'est pas pour jouer ou pour passer le temps !

Ce n'est pas une histoire de viles calembredaines,
Game over, try again.

Au delà des retraites, c'est toute votre action,
Privilégiant toujours les nantis, vos parents,
Tapant à chaque fois, sur les petites gens,
Que simples citoyens, ainsi nous condamnons.

Après les rires jaunes, c'est maintenant la haine,
Game over, try again.

Sept français sur dix souhaitent votre départ,
Constatant que depuis la dernière élection,
Notre pays s'enfonce dans une récession
Qui transforme la vie en un noir cauchemar.

Franchement, c'en est trop, la coupe est plus que pleine,
Game over, try again.

Ah, comme j'aimerai, Monsieur le Président,
Que votre esprit, un jour, finisse par s'éclairer,
Que vous touchiez du doigt, enfin la vérité,
Que vous démissionniez et partiez sur le champ !

Nous chanterions alors, cette drôle de rengaine :
Game over, try again !
Octobre 2010

5 commentaires:

  1. Cela s'appelle "touché dans le mille".
    Je ne crois pas que ta demande sera un jour, même très lointain, entendue..............
    Hélas !

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  2. En tout cas, c'est une super chanson !
    J'espère qu'Amandine ou Jp pourront la mettre en musique ! :)
    Depuis le début du capitalisme, les gens sont de moins en moins heureux - ce n'est pas moi qui le dit, mais Annie Leonard : http://www.wat.tv/video/histoire-choses-annie-leonard-2pgev_2igh5_.html

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  3. Excellent! :) Bravo pour cette "chanson-poème"(oui, Persilya, c'est une bonne idée de réfléchir à un accompagnement :) qui reflète très bien l'état d'esprit du moment et la nécessité de sortir du capitalisme et du tout libéral pour changer le fonctionnement de la société... En espérant que les français confirment aussi les manifestations actuelles lors des élections de 2012.... donc "Game over, try again" pour les prochaines manifs !! (le 28 et le 6) Bisous ^^
    (et il y'a même un mot nouveau !! ;)

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  4. Mes fils ont 30 ans (jumeaux), ils ont vaillamment accompli de bonnes études en un parcours entièrement public (eh oui, notre bonne vieille école sait construire de belles choses)... La France ne leur a cependant pas donné le droit de la remercier, ils ont dû s'expatrier. C'est pourquoi aujourd'hui, l'un vit au Canada, l'autre en Italie. Notre fille terminera bientôt sa thèse en biologie sans oser espérer un poste en France, elle aussi s'envolera loin de nous.
    Je partage totalement ton point de vue et je pense très fort à ton grand garçon qui doit tant s'inquiéter alors qu'il devrait espérer.
    Embrasse-le pour moi!

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  5. Oups !^^
    Même si actuellement, c'est une situation très fréquente, si j'en crois ce que j'ai entendu lors des manifs, mes enfants ne sont pas dans cette situation.
    Heureusement pour eux, ils sont tous deux fonctionnaires.
    Mais, c'est vrai que nous avons insisté, surtout pour le garçon, afin qu'ils passent les concours d'entrée dans ces honorables institutions.
    Enfin, et malgré tout, je ne manquerai pas de les embrasser pour toi... Il ne faut négliger aucune occasion !^^
    Merci pour ton commentaire qui, malheureusement, confirme une triste réalité dans notre pays.

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