samedi 24 avril 2010

Agates de Mer

Etranges gouttes d'eau restées là sur la plage.
Galets gélatineux laissés par la marée ?
Riches diamants échoués, résultat d'un naufrage ?
Ou bien pullulation de quelque invertébré ?

Lors je me baladais, en longeant le rivage,
Profitant ce jour-là, du soleil printanier,
Le cœur émoustillé, sujet au badinage,
Je suis tombé, surpris, sur ces grappes amassées.

La marée descendait, laissant comme une épave,
Toutes ces fines billes, étrange chapelet,
Une ligne montrant, comme ferait un cordage,
La limite des vagues, du ressac, le sommet.

D'où pouvaient-elles venir. Quel bizarre arrivage !
Etait-ce d'un géant qui voulait s'amuser ?
Comme un jeune bambin, avec ceux de son âge,
Joue avec des agates, dans la cour de récré.

Je me penchais pour voir ce drôle d'aréopage,
N'osant toucher du doigt, faible témérité !
De petits animaux diaphanes tel un vitrage,
Sans doute des cnidaires, venues ici, s'échouer.

Mais pas un seul adulte dans ce triste étalage.
Des larves planuras ? En tout cas des bébés.
Connaîtront-elles un jour l'ivresse d'un grand voyage,
Ou bien finiront-elles sur ce sable mouillé ?

Rêvent-elles seulement de quitter ces parages ?
Retrouver les armées d'ombrelles immergées
Qui au fil du courant, lentement, sans ambages,
Suivent l'onde maîtresse, vont vers leurs destinées.

Mais ne nous laissons pas leurrer par cette image.
Animaux de combat, parfaitement armés,
Dont piqûres et brûlures constituent l'apanage,
Ils sont, mine de rien, prédateurs redoutés.

Mais avec trois pour cent de chair pour tout bagage,
Ces outres gonflées d'eau, que l'on voit en été,
Amalgamées aux algues, sécher sur nos rivages,
En voyant ces agates, je doute de mon idée !

Car depuis deux semaines, je suis dans le cirage !
Je n'ai pas reconnu ces bestioles émergées.
Collé et bouche close, tel un fin coquillage,
J'en reste donc baba, pour tout dire.....médusé !
Avril 2010

samedi 17 avril 2010

Photo Mystère Avril 2010

Eh ben, C'est quoi ce truc ?

Comme je n'ai pas eu le temps de vous concocter un écrit depuis deux semaines, je vous propose une "photo-mystère" qui fait peur !!
Place à votre imagination, à votre culture ou à vos souvenirs de vacances pour me donner la bonne réponse...

dimanche 4 avril 2010

Œuf de Pâques (Gourmandise !)

D'abord, tu le regardes, enrobé d'un papier
Qu'un rayon de soleil, juste en le chatouillant,
Fait jaillir sous ton nez un nuage irisé,
Prémices, assurément, d'un bien joli moment.

Tu approches ta main. Tes doigts sont écartés.
Tu frôles son habit, mais ne le touches pas.
Tes bras sont arabesques pour ne pas se presser.
Tu retiens ton envie, accentuant ton émoi.

Car il est prêt à fondre, enfin tu te décides.
Les gestes mesurés pour ne pas se hâter.
Mais ton cœur s'accélère, gonflant ta carotide.
Tu déchires son haut, en froissant le papier.

Lentement, sa tunique glisse le long du corps,
Découvrant ce jardin de plaisirs espérés.
Tu tournes un peu autour, admirant ce trésor
Et savourant d'avance cette félicité.

Tes pupilles se dilatent devant cette rondeur
Qui exhale sous ton nez, un enivrant parfum.
Sa couleur africaine est un accroche-cœur
Qui t'incite à céder à ce tendre festin.

Tu caresses sa coque, sa douceur te trouble.
Fine soierie d'orient, doux carré d'alpaga !
Tu fermes fort les yeux, car ton envie redouble,
Explosant de mille feux au creux de l'estomac.

Alors, tu n'y tiens plus, tu croques à belles dents.
Ta langue est excitée. Sensation douce-amère
Qui descend dans le fond de ta gorge, lentement
Tu te laisses pénétrer par ce bonheur primaire.

Le plaisir fut intense mais pour toi bien trop bref.
Tu veux y retourner, mais là, tu n'oses pas.
Ta tête te retient, elle te fait des griefs.
Tu voudrais renoncer mais tu ne le peux pas !

Un drôle de sentiment de gène et d'allégresse
Remplit toute ton âme, devant ce plaisir fou.
Tu succombes à nouveau, grisée par cette ivresse....
Et les kilos en trop, aujourd'hui, tu t'en fous !!
Avril 2010

jeudi 1 avril 2010

Je n'attends plus les Hirondelles

En sortant ce matin, au levé du soleil,
Comme je levais le nez pour regarder le ciel,
Je sentis quelque chose me frôler les oreilles :
Elle était enfin là, la première hirondelle !

Je l'ai vu faire trois fois le tour de la maison
Afin de vérifier que tout était en place,
S'assurer que pendant cette morte saison,
Aucun travail douteux ne serait une menace.

Puis elle s'est posée sur une des cheminées,
Celle qui ne fonctionne pas, pour retrouver le nid
Qui lui servit d'abri pendant l'été dernier,
Heureuse d'arriver, son périple accompli.

Oh, je connais la suite, je sais tout le rituel :
Pendant cinq ou six jours, je ne verrai plus rien,
Le temps que la famille arrive, en ribambelle,
Délaissant pour un temps son soleil africain.

Et puis, commencera une folle sérénade,
Des histoires de nids qu'il faut récupérer.
Ce ne sera que cris, poursuites et "en...becades"
Jusqu'à ce que chacun puisse enfin se loger.

Et nous, nous pesterons d'être ainsi réveillés,
Avec, malgré tout, sur nos lèvres un sourire,
Car ce charivari nous promet un été
Où nous aurons le temps de vivre, aimer et rire.

Je ne m'étais trompé que d'une simple semaine,
Et mon moineau rieur pouvait bien se moquer !
Mais cette folle attente était loin d'être vaine,
Car depuis ce matin, je suis récompensé.

D'un trait sur l'almanach, je marque ce jeudi
Qui est, comme c'est curieux, le premier jour d'avril.
Et pourtant je vous jure que je n'ai pas menti.
Un poisson comme cela serait trop infantile !

On dit qu'une hirondelle ne fait pas le printemps.
Pourtant, c'est étonnant qu'elle arrive aujourd'hui,
Puisqu'au premier avril, il y a bien longtemps,
On fêtait l'an nouveau, le retour de la vie.

C'est drôle comme parfois, le hasard fait bien les choses !
Non ?
Avril 2010