lundi 17 janvier 2011

Une Jeune Femme Assise...

Une jeune femme assise, qui attend quelque chose
Ou peut-être quelqu'un, ou fait juste une pause.
Son visage est charmant mais je fronce le sourcil,
Car je vois une goutte accrochée à son cil.

Est-ce un reste d'ondée qui frappe la verrière
De cette gare bruyante, qui telle la fourmilière,
Abrite, pour quelques temps, une foule de gens
Egarés, habitués, pressés ou hésitants ?

Est-ce une perle de suée, après avoir couru
A travers cette immense salle des pas perdus ?
Inquiète par le risque de louper son train,
Sésame incontournable des horizons lointains.

Est-ce, comme Pierrot, une larme éternelle,
Blessure qu'elle gardera dans le plus profond d'elle ?
Symbole d'un amour impossible ou fini.
L'a-t-il abandonné ou bien s'est-elle enfuie ?

Mais pourquoi cette goutte reste-t-elle accrochée,
Refusant, sur la joue, de se laisser glisser ?
Telle une aigue-marine, parure naturelle,
Elle attire le regard et rend cette femme belle.

Belle par le mystère qui entoure cet instant,
Moment privilégié au milieu de ces gens
Conformistes et stressés, qui refusent l'aventure
Et ignorent le monde, le nez dans leurs chaussures.

Il faut que je dénoue cette énigme, ce secret.
Juste le temps d'aller composter mon billet.
J'aperçois la machine, objet d'art incongru,
Un "clac", je me retourne, la dame a disparu !

Sur la pointe des pieds, j'examine la foule
Qui ondule et reflue, un peu comme la houle
D'un océan sauvage et jamais reposé,
Dans lequel l'inconnue est partie, s'est noyée !

Je ne saurai jamais qu'elle était cette gemme,
Cet ornement discret qui me vaut ce poème.
Et c'est en repensant au texte d'Antoine Pol,
Que je repars, frustré, en remontant mon col.
Janvier 2011
Comme elle pensait, à juste titre, que depuis quelques temps, ce blog manquait de couleurs, Persilya m'a envoyé ce charmant dessin, ce dont je la remercie chaleureusement.

3 commentaires:

  1. Un poême bien sympathique, cette femme m'amène des images en tête... peut-ête les mettrais-je sur papier lorsque mon esprit sera un peu plus libre ^^

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  2. En te lisant, j'ai vu une jeune femme assise sur un banc. Elle ressemblait au dessin de Persilya, "l'attente".
    C'est rigolo, comme un dessin et un poême se sont imbriqués devant mes yeux.
    Merci de m'avoir dit qui était Antoine Pol.
    Et c'est bien de reprendre un rythme plus régulier sur ton blog.
    C'est quand, le prochain ?
    Signé : une assidue "accro".

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  3. Bravo pour ce poème ! Il est excellent et mériterait en effet d'être illustré Persilya ;) On a l'impression d'être dans la gare à observer cette femme aussi. D'accord avec Chamsabah, il m'a fait penser au dessin de Persilya aussi :) Y'aura t-il une suite à ce poème ? :) Le poème d'Antoine Pol : c'est bien "les passantes" chanté par Brassens ? Et il y'a un mot nouveau !! ;)
    Bisous et bonne journée ^^

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