mercredi 17 août 2011

Rêve Polynésien

Avec quelques galets, des algues et un bâton,
L'artiste, sur la plage, a créé l'évasion.

Dans cet été gâté, sans aucune allégresse,
Où le sable mouillé, reflète la noirceur
D'un ciel tant encombré qu'il renie la couleur,
Cet auteur inspiré, calme notre tristesse.

Un dessin éphémère et l'esprit s'émerveille,
En route vers ces contrées où le rêve s'ensoleille.

Des noms d'iles lointaines, fleurissent dans nos têtes :
Tahiti, les Marquises, Gambier, Bora-Bora,
Société, Tuamotu, Wallis et Futuna.
Ils nous chantent le plaisir, les vacances et la fête.

Partir dans ces régions, traverser les atolls,
Libérer sa pensée, briser la camisole.

Jouer à Robinson, se sentir seul eu monde,
Allongé sur la sable, sous un grand cocotier,
En redoutant, du large, l'arrivée d'un voilier
Qui viendrait altérer notre âme vagabonde.

Repartir sur la mer, plonger dans les lagons,
Fasciné par la danse bigarrée des poissons.

Se laisser emporter, comme en apesanteur,
Planant dans l'océan avec les chaetodons,
Puis choisir son repas en lançant un harpon
Et revenir sur terre, rassasié de couleurs.

A grands coups de machette, marcher dans les dédales
D'une jungle abondante, luxuriance tropicale.

Cueillir tout en marchant le fruit de l'arbre à pain,
Se gaver de goyaves, boire le lait de coco,
Goût sucré de la mangue, amertume du nono.
Savoir que le plaisir peut apaiser la faim !

Etre déconcerté par le charme des fleurs
Dont le langage usuel, donne les clefs du bonheur.

Rester comme pétrifié devant cette beauté
Que dégage l'élégance d'un bouquet d'hibiscus.
Se sentir bouleversé, et risquer l'infarctus,
Par la délicatesse d'une fleur de tiaré.

Accepter le sourire et ce collier de fleurs
Dont l'odeur enivrante, vous chavire le cœur.

Etre charmé, conquis, par la sensualité
Des belles vahinés qui inspirèrent Gauguin.
Elles invitent à l'amour rien qu'en tendant les mains,
Voilant d'un paréo, leur tendre nudité.

Ces lieux aux antipodes de nos sombres journées,
Existent-ils, ou bien ne sont-ils que rêvés ?

Même s'il n'y a pas de paradis sur terre,
Il est bon de savoir que l'on peut s'évader
En voyant un dessin, en captant une idée,
Car le rêve est pour tous, une chimère nécessaire.

Et si l'auteur avait dessiné une sirène ?
Adieu les vahinés, la quête d'un éden !

Mais l'imagination se moque du sujet.
Elle nous emporte loin de cette réalité
Qui sclérose nos vies, nous empêche d'avancer.
Elle nous donne le pouvoir de vaincre l'anxiété !

Avec quelques galets, des algues et un bâton,
L'artiste, sur la plage, a créé l'illusion.
Août 2011

PS : Un grand merci à Véro qui m'a si gentiment, prêté cette photo.

3 commentaires:

  1. On dirait une chanson. Il est très musical, ton poême.
    Et c'est bizarre, ce rêve d'un ailleurs exotique, ensoleillé, n'est pas du tout nostalgique. Il m'a fait penser au rêve d'un enfant. J'aime bcp.
    Et si on y partait, "pour de vrai" ? Sur notre jolie terre, on ne vit qu'une fois..........

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  2. Etrangement ces lointaines contrées ne me tentent pas plus que ça. Il y a tellement à faire près de chez soi...
    L'imagination ne connait que la frontière qu'on lui donne :-)

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  3. Merci pour ce voyage, tu nous emmènes au loin et comme le dit Chamsabah de manière très musical ^^ Extra la photo ! :) Bisous

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