lundi 1 octobre 2012

Ecrasé de Chaleur

Quand le soleil d'été écrase de chaleur
Le vacancier qui flâne ou bien le travailleur,
En pleine après-midi, nos rétines en douleur
Ne peuvent distinguer ni contours ni couleurs.

C'est le pervers effet des réverbérations
Provoquées à loisir par toutes ces maisons,
Cubes crépis de blanc, qui renvoient les rayons
Vers nos yeux éblouis, altérant la vision.

C'est l'heure où seuls les fous, au mépris du danger,
Demeurent en plein cagnard, plutôt que de songer
A une douce sieste, le corps tout allongé,
Dans l'ombre d'une chambre aux persiennes fermées.

Mais souvent, l'idéal n'est pas toujours de mise,
Et la nécessité fait que nos sommes se brisent.
Et même si sortir nous semble une sottise,
Il nous faut affronter du soleil, la traitrise.

Et c'est le dos vouté, arqué tel un concombre
Que l'on marche en guettant l'ombre d'une pénombre.
Notre corps s'épuise et l’âme devient sombre
A force de lutter, zigzaguant d'ombre en ombre.

Au bout de quelques pas, on ruisselle de sueur.
C'est du plomb en fusion qui dilue notre ardeur.
La pépie nous gagnant, notre esprit scrutateur
Perd toute sa raison et devient voyageur.

Comme dans un désert, des mirages se forment.
Au-dessus du goudron, des lacs filiformes
S'élancent à l'assaut d'un azur uniforme.
On se transforme alors en potomane hors normes !

On rêve d'un seau d'eau, voire d'un arrosoir,
Ou bien d'une fontaine, ou plus d'un abreuvoir
Pour étancher sa soif, avec le fol espoir
Que les dieux dans les nues, fassent enfin pleuvoir.

C'est à ce moment là que vient la décision
De passer au café du coin, par précaution.
Un tout petit détour, fuir cette punition,,
Pour se désaltérer, vénielle tentation.

Un verre d'eau mentholé ou une bière fraîche
Calme bien la brûlure de cette gorge sèche.
Un second, puis un autre, plus rien ne nous empêche
De faire ce qu'il faut pour retrouver la pêche.

Un léger courant d'air, venu d'un ventilo,
Fait chuter la pression, calme le ciboulot.
Il est peut-être temps de songer au boulot,
Mais le temps passe vite, assis dans ce bistro !

 Le courage nous manque et l'idée de penser
Qu'il faut lever le camp pour aller affronter
Un soleil ennemi qui ne veut que cramer
Et le corps et l'esprit, nous rend écervelé !

L'après-midi s'étire en pensées paresseuses,
En rêves incongrus, en raisons fallacieuses,
Afin de justifier cette ignominieuse
Mais si agréable, coupure resquilleuse.

Moralité (à voir !) :
Les jours de plein été, quand il fait vraiment chaud,
Il n'est pas nécessaire de partir au boulot.
La productivité étant proche du zéro,
Il est plus judicieux de rester au dodo !
Septembre 2012

3 commentaires:

  1. Ouah joli-papa, des nouveaux poêmes, chouette chouette chouette !!! :-)
    On sent que l'été a par moment été très chaud...
    J'ai remarqué ce qu'il me semble êtres des erreurs de frappe, à moins que ce ne soit volontaire ? :
    "On rêve d'un seau d'au/eau, voire d'un arrosoir,
    Ou bien d'une fontaine, ou plus d'un abreuvoir
    Pour étanche/étancher sa soif, avec le fol espoir"

    Hâte de lire les prochains :-)

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    1. Sans vouloir chercher des excuses, je dois confesser que j'ai eu des problèmes de connexion pendant que je publiais ce texte, et comme je ne relis pas toujours..... Merci pour cette supervision :)

      4 octobre 2012 07:29

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  2. Alors qu'il pleut des cordes, ton poème suscite un peu de nostalgie.
    Ah ! le soleil et sa chaleur ! La bonne humeur des gens..............
    Par contre, avons-nous vécu le même été sous ce soleil torride - qui nous fait marché comme des concombres courbés :-) -, ou as-tu rêvé d'une contrée tjs ensoleillée ?

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