mercredi 10 octobre 2012

Pensées d'Automne

Depuis la fin septembre, l'été s'est envolé,
Ne laissant derrière lui que l'ombre du plaisir
D'une vie au soleil, avec ses cris, ses rires.
La folie est partie, les rues sont désertées,
Sur la plage délaissée, il n'y a plus personne,
L'absence est le mentor de ces journées d'automne.

La nature s'est vêtue d'un manteau brun et ocre.
Sous nos pas, en marchant, s'écrasent des marrons.
Enveloppés de brume, d'étranges mascarons
De branches déjà mortes, créent un décor médiocre.
C'est l'heure où l'on regrette, les arbres qui bourgeonnent,
Les balades sont tristes, dans ces journées d'automne.

Malgré les protections, capuches, parapluies,
Les averses en cascades, cinglent tous les passants,
Qui avancent courbés, grelottants, grimaçants,
Car le ciel anthracite, fait du jour une nuit.
L'eau tinte sur les crânes, litanie monotone,
L'humidité nous glace, dans ces journées d'automne.

Des bourrasques en grondant, emportent des embruns.
De violentes risées plient les pins parasols,
Les rafales de noroît, rendent les têtes folles,
On risque par audace, de se casser les reins.
En fermant les volets, on bloque la crémone,
Le vent est destructeur, dans ces journées d'automne.

La raison, elle aussi, se met au diapason,
Elle mine le moral, véritable ciguë,
Emmenant la pensée vers ceux qui ne sont plus.
Mais ces images agissent tel des contrepoisons.
Car même si parfois, la mémoire est brouillonne,
L'amour est en nos cœurs, dans ces soirées d'automne.

La nostalgie s'installe, celle du temps joli,
Où les corps embrunis, de ce dernier été,
Débordants de vigueur, se laissaient regarder,
Se parant de chaleur beaucoup plus que d'habits !
Près de la cheminée, des idées polissonnes
Nous montent à la tête, dans ces soirées d'automne.

Le jour se raccourcit, le froid vient s'installer.
On est tant fatigué, qu'une vraie lassitude
Envahit notre esprit, létale servitude,
Et l'on songe parfois à ne pas continuer.
L'avenir s'obscurcit, la vie devient félonne,
La mort est attirante, pendant ces nuits d'automne.

Mais un fragment de bleu dans le ciel matinal,
Nous fait l'obligation d'un autre postulat :
Que d'ici quelques mois, le printemps sera là,
Balayant les effets de ce spleen automnal.
Même si la clarté de l'aube est pâlichonne,
Le réveil est confiant, en ces matins d'automne.
Octobre 2012

3 commentaires:

  1. Là, vous ne pourrez pas dire que je ne suis pas raccord avec la saison !! :D

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  2. C'est malin, ton commentaire ! :-)
    J'allais dire que justement c'est un poème de circonstance, en accord avec la pluie de ces jours derniers..............
    Mais il faut bien que l'automne arrive, puis l'hiver, pour voir enfin le printemps, et ensuite la chaleur.
    Et puis, c'est tellement bon, les marrons et les chocolats de Noël ! :-)
    C'est quoi, des mascarons ?

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    1. Un mascaron est un masque ou une tête sculptée, souvent effrayante, qui orne une fontaine, une arcade, etc...

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