lundi 10 décembre 2012

Chocolats de Noël

N'allez pas nigauder, en me voyant passer
Arborant un bidon quelque peu distendu,
Mais sachez que cet air de doux bouddha repu,
C'est l'amour de ma vie qui l'a occasionné !

Car elle a décidé, pour le Noël qui va,
Voulant privilégier le travail fait maison
Et ne pas dépenser à tort ou à raison,
D'offrir à qui le veut, ses propres chocolats.

Et voici la cuisine maintenant transformée,
Les soirs et les weekends, en chocolaterie,
Où l'odeur des carrés fondus au bain-marie,
Se mélange à l'arôme de la fleur d'oranger.

Poudre de cacao, morceaux de noirs fondants,
Pralin et fruits confis ou amandes écrasées,
Se marient aux ganaches parfumées au café
Ou à la fade crème du chocolat blanc.

Tel un petit lutin, ceint d'un tablier blanc,
Consultant sans compter un petit opuscule,
Elle fait des entrechats, brandissant sa spatule,
Dans un état second, mais l’œil toujours gourmand !

J'magine parfois que pendant la journée,
Elle emploie une grande partie de son temps
Afin de concevoir des cocktails détonants
Qu'elle crée, concentrée, lors de chaque soirée.

Il faut la voir, les joues et le front ou le nez,
Maculés de matière, surveillant la cuisson
Ou bien focalisée, tel un fier marmiton,
Par le choix cornélien du moule approprié.

Puis pour napper ses coques, elle est attentionnée.
Elle les fera durcir, avant de les remplir
D'une crème amollie, pour le plus grand plaisir
Des parents, des amis qui vont se délecter.

Et c'est là, justement, que naît la tragédie,
Car invariablement, la fournée démoulée,
Je l'entends questionner : Dis, veux-tu bien goûter ?
Ce qui met dans mon cœur, le plus grand des soucis.

Durant ces derniers mois, pour perdre quelques grammes,
J'ai lutté vaillamment, cela pour accepter
De prendre dix kilos en cette fin d'année ?
L'amour tient en son sein, les prémices du drame !

Lorsque la gourmandise s'allie au sentiment,
On ne peut pas contrer ce besoin infernal
Qui apporte à coup sûr, un surcroît pondéral,
De vouloir écouter son pauvre cœur aimant.

Aussi, en me voyant vous dire la "Bonne Année",
Ne faîtes aucun cas de ces poignées d'amour,
Et même sous couvert de quelques traits d'humour,
Je ne veux pas un mot sur mes rotondités !

Non mais !!!
Décembre 2012
(Et un grand merci à Persilya pour son charmant dessin)

3 commentaires:

  1. J'adore ! C'est tellement bien décrit que j'ai vu les images défiler sous mes yeux !
    Sauf que............. Tu exagères un peu, mon marseilais de poête. J'aimerais bien être ce "lutin" virevoltant entre les différents parfums de chocolat, d'arômes.
    Et me voilà ben embètée : à choisir entre ta gourmandise et ta ligne..............
    Et même si j'aime bcp le bouddha d'Eliette, tu ne lui ressembles en aucune sorte, et surtout pas, pour le petit bedon................

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  2. Les effluves me parviennent jusqu'ici

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    1. Patricia est tant enivrée par les arômes de chocolat qu'elle en oublie son prénom !!

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