mercredi 19 décembre 2012

Conte de Noël

Pour faire patienter les petits (et les grands) enfants, avant l'arrivée du Père Noël, je vous propose un "poème participatif", particulièrement destiné aux gourmands :

Les contes de Noël s'ouvrent sur un phrase,
Usitée, obligée, si indéboulonnable,
Que je vais essayer de rester résonnable
Et surtout du passé, ne pas faire table rase.

Donc,

Il était une fois, dans la cour de récré,
Un groupe de bambins qui tenaient ses assises.
Ils ne fomentaient pas de nouvelles bêtises,
Mais parlaient de Noël, et semblaient excités.

Il n'était déjà plus question de Père Noël,
En classe de CM2, ces gamins sont des grands,
Et cette immense barbe, appât pas si touchant,
Semblait pour ces enfants, un peu artificielle.

Non, le grande question, pour ce temps de vacances,
Bien plus que les cadeaux qu'ils allaient recevoir,
Pour les uns et les autres, était bien de savoir
Où ils allaient passer ce moment de jouissance.

Chacun racontait donc son rêve ou son projet :
Amateur de montagne, André glissait déjà
Sur ses skis, en pensant au fumant chocolat
Qu'il ingurgitera, de retour au chalet.

Pour Cali, son expérience sera indicible,
Car en Inde, elle ira avec ses deux parents.
Longeant le Malabar, en camps itinérants......
Voyage exceptionnel, mais rêve inaccessible !

Benoît, en fin gourmet, attends ce moment-là,
Car toute sa famille viendra dans sa maison,
Apportant des produits de toutes les régions,
Camembert, lingots de chèvre, parts de foie gras.

Pour Amel, c'est l'inverse, c'est elle qui partira
Se gaver de loukoums, de dattes ou bien d'amandes,
Et zut pour les kilos, car Amel est gourmande !
Elle sera en famille, près de Casablanca.

Et puis il y a Gégé, qui n'a jamais de bol,
Que l'on surnomme "la poisse", "la guigne", et-caetera.
La clavicule cassée, son espoir tombe à bas,
Car pour aller sur Mars, il préparait son vol !

"Tu reviendrais casse", dirent-ils en riant.
"Mais j'aurai mal à quoi, sur cette rouge planète ?
Pourquoi aurai-je sur Mars, mal au dos, à la tête ?"
Répondit-il vexé, énervé et boudant.

Enfin, il y a Lila, qui peu à peu blêmit.
Pour cette fin d'année, elle n'ira nulle part.
Contre la joie, les pleurs bâtissent un rempart
Que nul ne peut détruire, même pas les amis.

Tous lui demandèrent "Pourquoi tant de tristesse ?"
Simplement parce que son père sera absent,
Et ne pourra rentrer à la maison à temps.
Elle ne peut lui parler et n'a que son adresse.

"Ah, mais il se cache où ?", questionnèrent-ils en cœur.
Trop loin, dans son pays que l'on nomme Roumanie.
De retour du travail, la police l'a saisi
Afin de l'expulser, provoquant ce malheur.

Elle aurait bien aimé aller le retrouver,
Lui faire cette surprise, avec sa maman,
Mais les temps sont trop durs et le manque d'argent
Ne peut que contrarier cet aimable projet.

"Crotte, s'écria Cali. Cela n'est pas possible !"
Les enfants décidèrent qu'il fallait rechercher
Un moyen lucratif afin de les aider
A rendre réaliste ce rêve inaccessible.

Un fort conciliabule à l'instant s'établit,
Et une idée jaillit lorsqu' Amel déclara
Avec un peu de gêne :"Dans ma chambre, sous mes draps,
J'ai toujours des bonbons et des confiseries !"

La décision fut prise, presqu’un apostolat :
Le dernier jour d'école, le groupe de copains
S'installera pour vendre, au pied d'un grand sapin,
Des sachets de bonbons, douceurs et chocolats.

Sitôt fini d'élaborer ce plan d'action,
Les enfants, plein d'entrain, se répartirent les tâches
Pour chercher les douceurs, sans jouer les apaches,
Et de tous les adultes, susciter l'adhésion.

La sonnette tinta, terminant la récré,
Les élèves rentrèrent dans leurs classes respectives.
L'attention de certains fut loin d'être effective,
Par le projet, l'esprit étant tout absorbé.

La semaine passa, à coups de SMS,
Discussions et colères, prières et même sanglots.
Enfin, toutes les armes que possèdent les marmots
Pour faire plier parents, tontons ou bien maitresses.

Puis ce fut le grand jour, celui tant attendu
Où le petite troupe installa ses tréteaux,
Un sapin décoré et surtout un monceau
De gâteries variées, friandises dodues !

Par solidarité, la foule était présente,
Et chacun était prêt à verser son écot.
Mais malgré l'engouement pour faire ce cadeau,
La somme récoltée ne fut pas suffisante.

C'est alors qu'arriva le dernier des clients,
Un drôle de bonhomme, barbu, d'allure distraite,
Qui soi-disant était aviateur en retraite
Et souhaitait contribuer à cet évènement.

Il prétendit que c'était à cause de son chien,
Dont la truffe est sensible à la douce senteur
Des bonbons parfumés, délices tentateurs,
Qu'il s'était décidé à se mettre en chemin.

"Sans son flair prodigieux, confia-t-il aux enfants,
De votre initiative, je n'en aurai rien su.
Cette histoire me touche et je suis résolu
A faire que Lila rassemble ses parents."

Se penchant vers l'enfant, il lui dit à l'oreille :
"Dans la vie, nul ne doit rester dans l'embarras.
Comme tout se dénoue, gageons que cette fois,
Ton chagrin, tes ennuis iront à la corbeille."

Il donna rendez-vous à toute l'assemblée,
Au grand aéroport, pour le surlendemain,
Où là, il était sûr de mettre dans les mains
De la mère et la fille, les billets convoités.

C'est ainsi qu'au matin, dans une aérogare,
Une bande d'enfants agitaient les menottes
Pour saluer Lila, émue, toute tremblote,
Souriant malgré l'eau perlant de son regard.

Grâce à la volonté de ses jeunes amis,
Elle n'est plus abattue, le tristesse est partie.
Même si de son père, encore elle se languit,
Mauvais rêves et soucis sont sortis de sa vie.

Quelque part, malgré tout, elle fut un peu déçue,
En voyant qu'elle allait monter dans un avion.
Pas l'ombre d'un traineau dans son champs de vision,
Pas de bonhomme en rouge, ni de rennes pansus !

Moralité (Ben dame, il en faut une) :

Et même si parfois ils abîment les dents,
Les bonbons, s'est couru, réunissent les gens !
Décembre 2012
(A vous de jouer maintenant, pour trouver les 20 friandises et douceurs cachées dans ce texte)

1 commentaire:

  1. Bon, ben maintenant il va falloir travailler, :-) et trouver les friandises eparpillées ds ce joli conte de Noël.
    Je m'y mets ce week-end.

    RépondreSupprimer