dimanche 17 mars 2013

La Ballade de "Pas-d'Sous"

Petite fantaisie pour les victimes de ce monde où la réussite ne se traduit que par l'argent, au détriment du plaisir de vivre.

Dans cette société
Notre Dieu est le blé.
On s'émeut, on pleurniche,
On court après l'artiche.

Mais,

Surtout pas de panique
Pour un défaut de fric,
Même si c'est stressant,
Une absence d'argent.

Pour garder le sommeil,
Laissons tomber l'oseille,
Car la bonne fortune
N'est pas liée à la thune.

Mettre entre parenthèse
Cette quête du pèze,
Supprime l'obsession
De la carence de ronds.

Nous aurions le cœur sec
A compter nos kopecks.
Il nous faut des passions
Hors de tous picaillons !

L'amour et l'affection
Se moquent du pognon,
La famille, les amis
Se fichent du grisbi.

Il faut bannir le blues
Provoqué par le flouze,
Car on peut tout créer
Avec ou sans monnaie.

Crions dans la tempête :
"Au diable les pépètes !"
Ce n'est pas un tabou
Que d'être sans-le-sou.

Le plaisir de la vie
Se passe de roupies,
Le cœur est un cadeau
Qui se rit des euros !
Mars 2013

mardi 12 mars 2013

Une Vigne En Hiver

Le bonnet enfoncé, mains chaudement gantées,
Le corps emmitouflé sous les couches de laine,
Le froid cristallisant en nuées son haleine,
Le vigneron s'emploie avec habilité.

En février et mars, c'est le temps de la taille.
Supprimant le bois mort, il compte les bourgeons,
Et les yeux dans les yeux, il coupe le courson,
Qui portera les grains, quête de son travail.

C'est là l'étrangeté de cette profession,
Qui produit le raisin, symbole du soleil,
En grelotant de froid, se glaçant les orteils,
Cela pour contrôler cette végétation.

Car la vigne est ainsi, touffue et débordante.
C'est une obligation de la canaliser.
Il faut donc, en hiver, attendre les gelées
Afin de l'émonder, pendant qu'elle est dormante.

Le voyant besogner, je pense à mon grand-père,
Affairé sur ses vignes, là-bas aux "Amourettes".
Je l'entends maugréer, qualifiant de piquettes
Tous ces vins frelatés, sombres jus de vipère !

Ses vignes sur les dunes, comme à Cap Breton,
Donnaient un vin de sable, pour gosiers...affirmés !
A la Pointe d'Arçay, on peut encore trouver
Quelques pieds égarés, souvent à l'abandon.

Lui aussi, par temps froid, avec son sécateur,
Il ciselait ses ceps méticuleusement,
Rêvant de son nectar, fagotant les sarments
Qui dans l'âtre, le soir, livreraient leur chaleur.

Moments d'isolements et de concentrations
Qui pour tout un chacun, ne serait qu'un calvaire.
Mais le plaisir est là, car c'est pendant l'hiver
Que l'amour du métier saisit le vigneron.

Nous autres ignorants, ne buvant que de l'eau,
Nous avons oubliés pourquoi ces courageux
Affrontent la froidure avec au fond des yeux,
La joie de nous offrir le plus beau des cadeaux.

Le bonnet jusqu'aux yeux, mains chaudement gantées,
Le corps emmitouflé sous les couches de laine,
Le froid cristallisant en nuées son haleine,
Le vigneron s'emploie, en pensant à l'été.
Mars 2013
(Avec l'aimable autorisation pour la photo, du Domaine Laubarel, vins de Gaillac)

samedi 2 mars 2013

Hatari !!!!!!!

Hatari, Hatari...

Voilà un bien curieux prénom,
Pour désigner un compagnon
Sage, gentil, discret, mignon,
Arrivant dans une maison.
Au début, je n'ai pas compris
Quel était cet étrange cri :
Hatari-là, Hatari-ci,
Cela traumatisait mon ouïe !

Viens ici, Hatari !

Au loin, sous d'autres horizons,
Cela signfie "Attention".
Mais je ne vois pas de raison
Pour m'affubler d'un tel surnom !
Il est vrai que mon appétit
Semble toujours inassouvi.
Je suis gourmand à la folie
Sans souci du "caca-pipi" !

Oh, dehors Hatari !!

Je travaille ma dentition
En déchiquetant des chaussons,
Ou en mâchouillant des savons
Que j'essaime dans le salon.
Les pieds de table sont bénis,
Et je les croque à l'envie.
Dans les chambres, les draps de lit
Se changent vite en charpie !

Tu descends Hatari !!!

Des jouets, baballes et ballons
Trainent partout dans la maison,
Mais je les laisse à l'abandon
Quand je saisis un caleçon.
 J'aime bien m'amuser aussi
Avec une plante fournie.
J'arrache ses feuilles, sans merci,
Pour en faire des confettis.

Mon ficus, Hatari !!!!

Mes maîtres sont vraiment trognons.
Et lorsqu'ils sont trop furibonds,
Je leur lèche le cou, le front,
Le bout du nez et les arpions.
Avec ces câlins, par magie,
Toute rancœur s'est évanouie.
De leurs caresses, je suis ravi
Et je m'endors confiant, réjoui.

Chut, dodo Hatari.

Je crois que dans cette maison,
Ils sont de bonne composition,
Même si avec les chatons,
Il y a des heurts, des frictions.
Bousculant tout, je les poursuis,
Sans succès jusqu'à aujourd'hui.
Mais je chasserais sans répit,
Les queues de tous ces mistigris !

Ça suffit, Hatari !!!!!

Hé bien voilà, c'est reparti............
Mars 2013