mercredi 19 juin 2013

J'Fais du Vélo !

Un simple rayon de soleil
Me mets les mollets en éveil.
Je joue à fond de ma burette
Pour peaufiner ma bicyclette :
Je graisse chaîne et pignon,
Fixe des pneus sur les rayons.
Enfin j'enfourche mon engin,
Afin de vérifier les freins.

Fini le temps du mécano,
Je suis parti, j'fais du vélo !

Cela faisait plusieurs années
Qu'il se languissait, remisé,
Rêvant de vadrouilles, de randos.
Moi, assis devant mon micro,
Oubliant qu'il nous faut bouger,
Je commençais à m'encroûter !
Je veux retrouver la sveltesse
Qui marqua toute ma jeunesse.

Alors, pour perdre des kilos,
C'est décidé, j'fais du vélo !

Concentré sur ma pédalée,
Mon esprit se sent apaisé.
J'oublie les chagrins, les soucis,
Ces noirs cadeaux que fait la vie.
Les aléas, peines de cœur,
Ce qui met à mal le bonheur,
Sans négliger la maladie,
Qui sera l'ultime défi...

Aussi, pour chasser les sanglots,
Tout oublier, j'fais du vélo !

Un peu serré dans mon cuissard,
Je suis étonné de pouvoir
Accumuler les kilomètres.
Je me sens bien dans tout mon être !
Je roule comme propulsé,
Cheminant sans jamais forcer.
Les jambes se sont débridées
Et les mollets décontractés.

J'avance le vent dans le dos,
Je suis heureux, j'fais du vélo !

Je suis enivré par l'ivresse
De goûter sur moi la caresse
D'un air qui fleure la nature,
Et m'incite à baisser l'allure.
Repérer les coquelicots,
Entendre le chant d'un oiseau,
Deviennent des allégories
Prouvant que ce monde est joli.

Soudain je deviens écolo,
Coucou la vie, j'fais du vélo !

Cela fait maintenant deux heures
Que je roule tout en douceur.
Il est temps de faire une pause
Pour prendre un peu de saccharose,
Afin d’éviter la fringale
Qui guète le coursier cigale.
Une boisson au goût sucrée
Est propulsée dans mon gosier.

Boire au bidon, c'est rigolo,
Comme les pros, j'fais du vélo !

Je regarde mon GPS,
Et mets en doute sa justesse,
Car le chiffre fait apparaître
Un grand nombre de kilomètres.
Je me suis peut-être emballé,
Mais maintenant je dois rentrer.
Le retour vers le domicile
Risque fort d'être difficile.

Car moi, je n'ai pas d'EPO,
Même rincé, j'fais du vélo !

Je sais pourquoi j'ai avancé
Avec tant de facilité :
Le vent que j'avais dans le dos,
Je l'ai de face, et c'est ballot !
Les bourrasques sont si violentes,
Que je pédale en descente !
Même si je fais la grimace,
Je suis plus lent qu'une limace...

J'en bave des ronds de chapeau,
Mais pas le choix, j'fais du vélo !

Pédaler au bord de la mer
Peut devenir un vrai calvaire,
Si, comme les mauvais marins,
On ne prévoit pas son chemin.
Les guibolles en accordéon,
Les mains crispées sur le guidon,
Tous mes muscles se tétanisent,
Même ma volonté se brise.

Je n'ai pas l'âme d'un maso,
Ras le bol, fini le vélo !

Que ce retour a été long,
Mais je vois enfin la maison.
Vite, finir cette balade,
J'ai les fesses en marmelade.
Je suis brisé, vidé, rompu,
Tout mon corps semble courbatu.
C'est digne d'un toxicomane,
Que d'être accro à la bécane !

Arrivé je vais illico,
Balancer ce maudit vélo !

Mais je sais bien au fond de moi,
Que malgré tous ces aléas,
Sans pour cela être girouette,
Je reprendrai ma bicyclette !
Car tout en roulant à vélo,
On retrouve ses joies d'ado,
Recouvre son esprit rebelle,
Aussi libre qu'une hirondelle !

Donc, quand le temps sera au beau,
Résolu, j'ferai du vélo !!
Juin 2013

lundi 3 juin 2013

Où Sont Passés Nos Rêves ?

Dans la grisaille ambiante, plaignez le pauvre auteur
Qui n'a qu'une ambition, celle de vous distraire,
Mais dont l'inspiration, face à toutes ces guerres,
Ne génère qu'images dépourvues de couleur.

Même si le soleil darde bien ses rayons,
Que le printemps s'annonce, renaissance sereine,
Nul ne peut endiguer cet océan de haine
Qui suinte des nouvelles diffusées à foison.

On a beau essayer de se changer la tête,
D'aller se promener, de rêver de vacances,
De s'étourdir de chants, de musiques et de danses,
Le cœur reste figé, ne part plus en goguette.

Au nom de quel principe a-t-on pu laisser faire
En sorte d'oublier les sublimes idéaux
De paix, de libertés, pour que les gens, égaux,
Ne se regardent plus comme des adversaires ?

Vous me direz : "voyons, ce ne sont qu'utopies,
Que la vie n'est pas simple, qu'il y a des écueils,
Qu'il faut de ces marottes savoir faire le deuil,
La quête de bonheur, n'est que vue de l'esprit !".

Et pourtant ces idées, venues de notre enfance,
Qui devaient nous aider à vivre pleinement,
En comprenant les autres et en les acceptant,
Etaient gages de paix, d'amour et de confiance.

Confiance en l'être humain, dont seule la pensée
Peut combattre le poids de l'animalité
Que nous portons en nous, et que la société,
En toute diligence, se doit de museler.

Et comment expliquer ces communautarismes
Ethniques, économiques, religieux, fanatiques,
Qui piétinent l'esprit, prônant un idyllique
Paradis pour eux-mêmes, sous couvert d'altruisme.

Que dire des moyens, que ces gens utilisent,
Refusant le dialogue, l'écoute, le discussion.
C'est à coups de violence, tueries, explosions,
Qu'ils masquent surement, leur propre couardise.

Au nom de grands préceptes, on voit tout un chacun
Vouloir anéantir son voisin, son prochain.
Est-ce que vieillissant, je ne comprends plus rien
A ce monde égoïste qui nie le genre humain ?

Le reste de nos vies sera désespérant.
La haine planera, véritable vautour,
Sans qu'un monde meilleur ne voit enfin le jour !
Où sont passés nos rêves et nos espoirs d'enfants ?

Addendum :
Parce qu'au fond de moi, existe un optimisme
Puéril et maladroit, je crois que malgré tout,
L'homme s'en sortira, car il a les atouts
Pour vaincre, à nouveau, tout cet obscurantisme !
Mai 2013