mercredi 9 septembre 2015

Allongée sur la Plage

Allongée sur la plage, elle semble dormir,
Paumes tournées au ciel et les bras écartés,
La brise du matin, ne la fait plus frémir,
Sur le sable chauffé, sa vie s'est arrêtée.

Son chemin fut si long, parsemé de dangers,
Pour atteindre son but, cette terre promise,
Car craignant pour sa vie, elle a dû tout quitter,
n'emportant que la peur, pour unique valise.

Elle n'existe pas, victime inconnue,
Juste un numéro, cadavre recensé
Dans le décompte abject de tous ces disparus,
Qui cherchaient simplement un horizon de paix.

Les touristes s'agacent de voir ainsi des gens
Occuper un espace prévu pour s'amuser.
Les vacances sont là, et il est important
De bien en profiter, de rire, de paresser...

Il a fallu qu'enfin, une photo d'enfant
Réveille nos consciences, nous crie la vérité
D'un monde d'injustice où notre cécité
Cautionne la violence, soutient la cruauté.

Arrêtons de parler "d'invasion migratoire" !
Migrants et réfugiés, ces noms communs, ces mots,
Font de nos politiques, des pantins dérisoires,
S'ils ne sont que l'enjeu de gains électoraux !

A quoi sert le progrès, si l'on clôt nos paupières ?
A quoi sert la richesse, si nous fermons nos cœurs ?
Car c'est notre devoir de casser les frontières
Et d'accueillir tous ceux qui fuient devant l'horreur.
Septembre 2015

1 commentaire:

  1. Magnifique ! Bien sur, le sujet nous touche, et je suis complètement d'accord avec ce que tu écris si joliment. Mais de plus, il y a une progression dans le rythme, dans l’expression de la pensée qui porte superbement ce que tu dis.

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