vendredi 11 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (2)

Episode 2

"Enfin de l'exercice ! Cela fait bien plaisir
De descendre de l'arbre pour bien se dégourdir.
Allez, mon petit gars, il faut te secouer,
Revenir sur la terre. Mais surtout, sans crier !"
L'enfant est immobile, il n'en croit pas ses yeux.
Là, devant lui, se dresse un gorille aux yeux bleus !
Pas un déguisement. Non, non, un animal,
Qui mesure deux mètres et se veut amical.
Il ne sait pas ce qui est le plus surprenant :
Avoir devant le nez, une sorte de géant
Qui porte un bermuda, ou voir un animal
Qui d'une étrange voix, pratique l'art de l'oral.
Le gorille tourne en rond, fait de la gymnastique :
"Il n'y a que le sport pour garder son physique !
Allez, remue-toi donc et sors de ta stupeur.
Un grand garçon comme toi, ne doit pas avoir peur.
Je sais, cela surprend toujours un peu les gens
D'avoir devant les yeux, un gorille qui, parlant,
Raconte gentiment, des contes de son pays,
Ou alors simplement, tout ce qu'il a subi.
Mais c'est une longue histoire. Je te la conterais
Si tu es bien gentil !" Alex, tout étonné,
Revient de son émoi. Il bafouille ses questions :
"Euh, qu'est-ce que tu fais là ? Et c'est comment ton nom ?"

"C'est un bien long récit. Est-ce que tu es pressé ?
Non, pas trop ? Je commence : Je me nomme Tercet.
- C'est un drôle de prénom que je ne connais pas !
- Il vient de ce monsieur qui m'a donné ma voix.
Mais n'anticipons pas. Ecoute maintenant :
Je suis né au Gabon, depuis plus de quatre ans.
Petit, avec ma mère, j'étais heureux, vraiment,
Dans le groupe de mon père, le mâle dominant.
Nous vivions tous ensemble, au sein de la forêt
Mangent à satiété des pousses, des feuilles, des baies.
Mais un jour, au matin, j'avais à peine un an,
Nous fûmes attaqués par un gang de méchants.
Ils avaient des fusils, tiraient dans tous les coins.
C'est facile dans la jungle, tout se fait sans témoins !
Ils voulaient capturer quelques jeunes gorillons
Pour les vendre à des cirques, une vile occupation !
Mon père, en chef de groupe, nous fit signe de fuir.
Voulant nous protéger, il se frappa le cuir,
Faisant face aux canons, il cria sa colère.
Et c'est debout, dressé, que les balles le frappèrent.
Ma mère me poussant, je partis en courant,
Droit devant dans la jungle, les branches me cinglant
Le visage et le cou. Un coup de feu partit.
Je tombais dans un trou, assommé, étourdi."

(A suivre...)

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