samedi 31 décembre 2011

Vœux 2012 - Pour en finir avec le blues !

C’est vrai que ma plume est restée (peut-être) trop longtemps, coincée dans son encrier, et ce malgré les relances écrites ou orales, les remontrances, voire les menaces, les suppliques et les encouragements que vous m’avez prodigués ces derniers mois !!

Aussi, je profite de cette période de vœux, pour, vite, vite, pondre un petit quelque chose (car je crois que sinon, la colère gronderait !) et comme arrive le « bon temps » des résolutions, je vous promets d’être un peu plus assidu à ma page blanche.

Merci à tous, bisous et bonne année (et surtout la santé, non de d’là !)


Pour en finir avec le blues

C'est déjà la fin d'une année,
Plongée dans la morosité,
Où il fut ardu de trouver
De quoi sourire ou bien rêver.

Car les poètes ont perdu pied
Dans cette étrange société
Où l'avidité fait rimer
Mensonge, haine et cruauté.

Leurs cerveaux marchent à l'envers,
Ils ne voient plus la vie en vers.
Impossible de concocter
Le plus misérable sonnet.

Comme tous, ils sont en attente
D'un mouvement, d'une impatiente
Envie d'envoyer tout valser,
Afin de tout recommencer.

Ce n'est pas révolutionnaire
Que de vouloir, pour cette terre,
Juste un peu de sincérité,
De paix, d'amour et de bonté.

Ce sont des pensées archaïques,
Un zeste de songes utopiques
Qui ne sont plus le quotidien
De nombre de contemporains.

Pourtant, ces données essentielles
Sont au cœur de tous ceux et celles
Qui croient que la vie se partage,
Sans tricherie ni noyautage.

Dans cette année électorale,
Submergée de phrases "morales",
Souhaitons que tous les prétendants
Sèment de vérités, leurs chants.

Car il est temps de retrouver
Un peu d'espoir et de gaîté,
Un soupçon d'entraide, de rire,
Un rien de bonheur, un sourire.

Mais c'est avant tout, à chacun
De se secouer, tendre la main
A l'inconnu, à son voisin,
L'accompagner sur son chemin...

Non, le monde n'est pas foutu,
Si tous, on se bouge le c.. ,
Afin que l'année 2012
Nous sorte enfin de tout ce blues !!
Décembre 2011

mercredi 14 septembre 2011

C'est La Rentrée !

En ce jour de rentrée, on redevient gamin
En voyant dans la rue, passer tous ces bambins
Qui reprennent, sac au dos, l'ancestrale habitude.
Et soudain nous revient dans le creux de l'oreille,
Le murmure des voix engourdies de sommeil,
Qui traduisait souvent, une sourde inquiétude.

Chaque année le mystère était renouvelé :
Quel sera notre prof. ? Qu'est-ce qui allait changer ?
Allait-on retrouver nos amis, nos copains ?
Mais ces questionnements et ces supputations
Finissaient par trouver leurs justes solutions,
Et l'angoisse s'envolait dans les poignées de mains.

Après les retrouvailles, première récréation,
La cloche retentissait, scellant les discussions.
Appelé par le maître, on se mettait en rangs.
Puis en file silencieuse, on entrait dans la classe,
S'asseyant au pupitre, fouillant dans sa besace
Pour sortir et ranger ses affaires, doctement.

Tout était inédit et pourtant habituel.
Même école, même décor, rituel sempiternel,
Ce dont l'instituteur jouissait à satiété :
"Pas un bruit dans la classe, assis, en rang, debout,
Avancez en silence, ça suffit, taisez-vous !"
Une façon pour lui d'être un peu moins stressé !?

Mais il était plaisant de s'asseoir à "sa" table,
La lumière des carreaux inondant son cartable
Qui allait se remplir de nos nouveaux bouquins.
Les livres de géo., de science nat. ou d'histoire,
Nous incitaient à prendre le chemin d'un savoir
Où l'imagination sublimait le train-train.

Et que dire du bonheur d'entamer un cahier.
Première page lisse, simplement quadrillée,
Sur laquelle on s'applique, tout en tirant la langue.
Pour soigner ce travail, on était concentré
Afin d'éliminer le risque d'un pâté.
Ce labeur terminé, nous nous sentions exsangues !

Le premier jour d'école est toujours important,
Maintenant comme hier, pour tous les jeunes enfants.
Et malgré les bravades, certains ont le cœur gros.
Mais en prenant de l'âge, c'est avec émotion
Qu'ils se rappelleront ces matins d'exception
Qui apportent aux gamins, le savoir en cadeau.

Aujourd'hui les baskets remplacent les godillots,
Les apartés complices ne sont plus que textos.
Les voitures des mamans défilent devant nos yeux.
Toujours accompagnés, les marmots ne courent plus,
Et la surprotection a tué le chahut.
Est-ce ainsi que l'on rend les enfants plus heureux ?

Ce qui ne change pas, c'est le désir d'apprendre
Que tout bon professeur doit semer dans ces tendres
Cerveaux enfantins, le merveilleux défi.
Ce sont bien les acquis et la curiosité
Qui permet à chacun de pouvoir avancer,
Seuls garants avérés de la démocratie.

Car cet enseignement, c'est l'école de la vie,
C'est ce qui nous empêche de rester asservis.
On comprend mieux le monde, on devient solidaire.
Aussi, vous les édiles, ne démolissez pas
Ce qui fait le grandeur de n'importe quel Etat,
Sous couvert d'une réforme de la carte scolaire !

Apprendre est plus qu'un droit, c'est une nécessité,
Et vous êtes criminels d'aller démanteler,
Pour des histoires d'argent, cette prime liberté.
La santé, la justice et bien sûr l'instruction,
Doivent être les uniques soucis d'une Nation.
Et c'est pour l'avenir qu'ainsi vous œuvrerez.
Septembre 2011

mercredi 31 août 2011

Fait Chaud !

40° à l'ombre, c'est une canicule !
Le corps est aux abois affolant ses cellules.
Craignant par dessus tout, la déshydratation,
Il songe au froid arctique, salvatrice glaciation !

Alors que tout l'hiver, et cela sans scrupules,
Nous avons consulté brochures et fascicules
Qui nous incitaient fort à partir bien au chaud,
Dans des pays lointains, nouveaux eldorados !

Mais là, nous ne pouvons que rester incrédules
De voir nos pores suinter, de l'aube au crépuscule.
Le thermomètre monte, sans vouloir redescendre,
Voulant battre un record, et cela sans attendre.

On rêve de piscines, se tremper, faire des bulles...
Et puis sucer des glaces, sans craindre le cumul
De calories, de crème, de sucre et de sirops.
S'engouer à loisir et zut pour les kilos !

Le travail-buissonnier semble faire des émules,
S'entêter au labeur devenant ridicule.
La moiteur obsédante altérant l'attention,
Il vaut mieux, c'est certain, rester à la maison.

Dans le logis on traîne, tout comme un somnambule,
Pieds nus sur le dallage, abandonnant ses mules.
Et espérant trouver une quelconque fraîcheur,
On laisse grand ouvert le réfrigérateur !

Pour demeurer au frais, on cherche la formule,
Et malgré la touffeur, on cogite, on calcule.
Les fenêtres ouvertes et les volets fermés,
Se jeter sur son lit et rester allongé.

Que peut-on faire alors, cloîtré dans sa cellule ?
Se laisser envahir par des pensées... crapules ?
Car, et c'est bien curieux, une telle chaleur
Ne calme pas du tout, de l'amour, les ardeurs...

Lorsque nous nous trouvons ainsi sous la férule
D’Hélios, le lumineux, il faut, sans préambule,
Se laisser paresser mais aussi fort aimer
Dans la quiète pénombre d'une chambre fermée.

Moralité :
Il est urgent d'admettre que le mot "Canicule"
S'écrit toujours avec un grand "Lit" majuscule !
Août 2011

mercredi 17 août 2011

Rêve Polynésien

Avec quelques galets, des algues et un bâton,
L'artiste, sur la plage, a créé l'évasion.

Dans cet été gâté, sans aucune allégresse,
Où le sable mouillé, reflète la noirceur
D'un ciel tant encombré qu'il renie la couleur,
Cet auteur inspiré, calme notre tristesse.

Un dessin éphémère et l'esprit s'émerveille,
En route vers ces contrées où le rêve s'ensoleille.

Des noms d'iles lointaines, fleurissent dans nos têtes :
Tahiti, les Marquises, Gambier, Bora-Bora,
Société, Tuamotu, Wallis et Futuna.
Ils nous chantent le plaisir, les vacances et la fête.

Partir dans ces régions, traverser les atolls,
Libérer sa pensée, briser la camisole.

Jouer à Robinson, se sentir seul eu monde,
Allongé sur la sable, sous un grand cocotier,
En redoutant, du large, l'arrivée d'un voilier
Qui viendrait altérer notre âme vagabonde.

Repartir sur la mer, plonger dans les lagons,
Fasciné par la danse bigarrée des poissons.

Se laisser emporter, comme en apesanteur,
Planant dans l'océan avec les chaetodons,
Puis choisir son repas en lançant un harpon
Et revenir sur terre, rassasié de couleurs.

A grands coups de machette, marcher dans les dédales
D'une jungle abondante, luxuriance tropicale.

Cueillir tout en marchant le fruit de l'arbre à pain,
Se gaver de goyaves, boire le lait de coco,
Goût sucré de la mangue, amertume du nono.
Savoir que le plaisir peut apaiser la faim !

Etre déconcerté par le charme des fleurs
Dont le langage usuel, donne les clefs du bonheur.

Rester comme pétrifié devant cette beauté
Que dégage l'élégance d'un bouquet d'hibiscus.
Se sentir bouleversé, et risquer l'infarctus,
Par la délicatesse d'une fleur de tiaré.

Accepter le sourire et ce collier de fleurs
Dont l'odeur enivrante, vous chavire le cœur.

Etre charmé, conquis, par la sensualité
Des belles vahinés qui inspirèrent Gauguin.
Elles invitent à l'amour rien qu'en tendant les mains,
Voilant d'un paréo, leur tendre nudité.

Ces lieux aux antipodes de nos sombres journées,
Existent-ils, ou bien ne sont-ils que rêvés ?

Même s'il n'y a pas de paradis sur terre,
Il est bon de savoir que l'on peut s'évader
En voyant un dessin, en captant une idée,
Car le rêve est pour tous, une chimère nécessaire.

Et si l'auteur avait dessiné une sirène ?
Adieu les vahinés, la quête d'un éden !

Mais l'imagination se moque du sujet.
Elle nous emporte loin de cette réalité
Qui sclérose nos vies, nous empêche d'avancer.
Elle nous donne le pouvoir de vaincre l'anxiété !

Avec quelques galets, des algues et un bâton,
L'artiste, sur la plage, a créé l'illusion.
Août 2011

PS : Un grand merci à Véro qui m'a si gentiment, prêté cette photo.

lundi 1 août 2011

Le Bac en Poche !

Enfin, c'est dans la poche !
Il a fallu suer,
Se creuser la caboche,
Réviser et stresser.
Oublier les plaisirs
Et rester concentré,
Cela pour n'obtenir
Qu'un morceau de papier !

Mais toi, tu sais fort bien
Que c'est tout autre chose.
C'est surtout un tremplin,
Non une apothéose,
Vers une nouvelle vie,
Douce métamorphose,
Que l'on veut réussie,
Que l'on espère rose.

Mais assez de casse-tête,
Il est temps de songer
A rien, sinon la fête,
Le rire et la gaîté.
Jouis de tout, cet été,
Sans songer qu'à l'automne,
Tu iras essuyer
Les bancs de la Sorbonne !

Car, après les vacances,
Et malgré ton envie,
Tu quitteras l'enfance,
Tu changeras de vie.
Tu devras t'assumer,
Enfin indépendant !
Trompeuse liberté
Qui t'angoisse à présent.

Mais au-delà des doutes,
Le véritable exploit,
C'est de tracer sa route
En assumant ses choix.
Le chemin sera long,
Semé de joies, de peines,
De souhaits inféconds,
D'amour, parfois de haine...

Mais dans ton allégresse,
Et tu as bien raison,
Tu te noies dans l'ivresse
D'une toute autre chanson !
Au diable les phraseurs
Et tous les rabat-joies,
Savoure ton bonheur,
C'est ton tour, c'est ton droit.
Juillet 2011

lundi 25 juillet 2011

Le Cadenas

Parce que ce mois de juillet n'est pas terrible, et pour passer le temps froid et pluvieux, je vous propose une énigme à résoudre :

Le Cadenas de la Cave à Vin
ou : Jack réussira-t-il à trouver la bonne combinaison ?

1ère partie (indice : "Les premiers sont toujours les plus importants"):

Juste après avoir fini de panser son cheval, Jack, le fameux randonneur francilien, décide qu'il goûtera ce délicieux vin du saumurois, dont il a traversé les cépages pour arriver jusqu'ici.

Une toute petite gorgée ne lui fera que du bien, pour gommer la fatigue de la journée. Avec modération, bien sûr !

Histoire de faire plus ample connaissance avec le vigneron qui lui a prêté un pré pour la nuit, il va toquer à sa porte, espérant bien apprécier ce nectar au cours de la discussion.

De toute évidence, ce brave homme, tout sourire et la gentillesse même aime également faire des blagues à ses invités, et c'est ainsi qu'il prie notre randonneur d'aller lui-même chercher la bouteille dans la cave à vin en le prévenant qu'il lui faudra trouver la bonne combinaison, le bon code, pour ouvrir le cadenas.

Code ? Trouver un code ? Jack est dubitatif, mais poussé par son envie gustative, il décide de relever le défi et part gaillardement vers la cave.

Sur le chemin, il se demande comment découvrir une combinaison chiffrée, sans autre indice que son intuition et la promesse du propriétaire de trouver un message explicatif à proximité de la porte.

Une cavité est effectivement présente dans le mur , près du cadenas et elle renferme une bouteille qui contient une missive qu'il s'évertue à retirer avec la pointe de son couteau.

Enveloppe bien étrange, au papier défraîchi, qui contient un parchemin qui lui est adressé et dont il prend immédiatement connaissance.


Normalement, après avoir résolu cette première partie, vous devriez savoir ou avoir une idée de ce qu'il faut découvrir ! 2ème partie (le contenu du message) :

Aller de Vélizy au village de Bourgueil,
Il y a peu d'écart, juste un petit écueil.
Mais pour l'escamoter, ce n'est pas bien sorcier,
Tu n'auras simplement qu'un seul point à changer.
Nul besoin de cheveux en quatre se couper,
Il n'y a qu'un facteur qui peut les rapprocher !
Rien de bien compliqué pour la résolution
Tu dois juste trouver la bonne combinaison.
Mais fais bien attention, quelque cheval de Troie
Pourrait te faire douter, te donner de l'effroi.
Et lorsque du mystère, tu trouveras la clé,
Tourne sept fois la langue, avant de l'énoncer.
Car si tu te trompais, tu marquerais zéro
Et resterais, benêt, planté le bec dans l'eau !

Maintenant, vous avez tous les éléments pour inscrire la bonne combinaison dans le cadenas ...

mardi 7 juin 2011

Conjonction de Coordination

Mais il est établi, que les gens amoureux
Ou en passe de l'être, pour se sentir heureux,
Et vivre leur amour, ne pensent souvent qu'à eux.
Donc vous, tous les mordus, vous vous croyez chanceux !
Or, ce destin tracé, ce chemin voluptueux,
Ni plan, ni rectiligne, bousculera vos vœux,
Car l'amour est parfois un lutin facétieux !
Juin 2011

vendredi 3 juin 2011

Manque d'Inspiration

Ma muse a pris la fuite, partie vers un ailleurs
Où elle espère trouver une tout autre bonheur,
Un auteur plus prolixe et plus intellectuel
Qui lui fera accroire que la vie est plus belle.

Pourquoi me laisse-t-elle dans un tel désarroi ?
Mon talent d'écriture est, certes, maladroit,
Mais je suis bien certain qu'elle ne pourra trouver
Autre part, plus d'amour et de sincérité.

Contrairement à d'autres, ce n'est pas la tristesse
Qui suscite chez moi, cette envie, ce doux stress.
C'est lorsque le bonheur inonde mon esprit
Que j'aiguise mes mots et me noie dans l'écrit.

Dès que la peine est là, rongeant mon appétit,
Je ne peux commencer un quelconque récit.
Ma tête est insensée, j'erre dans la maison,
Ne pouvant rédiger, j'ai vraiment l'air d'un con !

Aussi je reste assis, face à la page blanche,
Me sentant inutile, un peu comme ces dimanches,
Où le temps, immobile, faisant peser les heures,
Préfigurait déjà, l'absence et le malheur.

Dois-je tout arrêter, par manque d'inspiration,
Ou alors continuer mes élucubrations ?
Si elle ne revient pas, me laissant seul ici,
Mes discours ne seront que vils salmigondis.

De me lâcher ainsi, peut-être qu'elle s'amuse.
Il faut lui faire comprendre qu'elle attige, qu'elle abuse.
Que je suis éreinté et que mon âme use
Toute ma volonté à retrouver sa muse !

Si vous la rencontrez, au détour d'un courriel,
D'une ode, d'un recueil, d'un livre ou d'une nouvelle,
Dites lui, je vous prie, qu'il y a à demeure,
Quelqu'un qui se languit et dont saigne le cœur !
Mai 2011

mardi 19 avril 2011

La Généalogie

Cela commence toujours par la curiosité
De savoir, simplement, qui étaient nos aînés,
Tous ces gens inconnus qui traversèrent le temps,
Pour qu'un jour, dans un cri, naisse un petit enfant.

Puis, petit à petit, tel un collectionneur,
On devient obsédé par cet étrange labeur.
Les ascendants directs n'étant plus suffisants,
On agrandit sa quête à une foule de gens.

Tous les collatéraux, oncles, nièces et cousins,
Envahissent nos fichiers, mais toujours à dessein.
On recherche les liens, le tonton d'Amérique.
On voudrait maîtriser l'art paléographique !

Parfois, sur un registre, au détour d'une page,
On trouve une référence, bizarre télescopage,
Avec un évènement connu, un pan d'histoire,
Que nos aïeux subirent, parfois au désespoir.

Ou encore, c'est le choc que de se rendre compte
Que l'ancêtre étudié, et ce n'est pas un conte,
Vivait en même temps et pouvais rencontrer
Louis XIV lui-même, s'il venait à passer.

Et lorsque l'on travaille sur toutes les descendances,
On découvre soudain que son ami d'enfance,
Qui partageait vos jeux, n'était pas qu'un voisin,
Mais en fait un cousin, éloigné, mais cousin !

Valse de patronymes et de noms de villages
Qui nous entraine, conscient, dans un curieux voyage
Où l'on perçoit enfin, l'histoire de la vie.
Est-ce l'éternité, la généalogie ?
Avril 2011

Nota :
Tout ceci pour dire que je mets en ligne une première partie des résultats de mes recherches généalogiques (voir le lien colonne de droite).

jeudi 17 mars 2011

Cerisiers en Pleurs

Perdu dans ce désert encombré de gravats,
Le jeune homme se présente et parle aux caméras.
Son attitude calme dissimule son émoi,
Mais nous fait partager son total désarroi.
Devant tant de pudeur, nous sommes interloqués,
Les cerisiers seront tous brisés cette année.

Ce qui l'anéantit, c'est d'être là, présent.
Son monde a disparu, ses amis, ses parents
Et tel un naufragé, radeau sur l'océan,
Il crève au fond de lui d'être toujours vivant.
Il se retourne, s'assoit, par la peine submergé,
Les cerisiers seront inondés cette année.

Il devrait déguerpir, changer d'air et de terre,
Pour reconstruire sa vie, démarche salutaire,
Afin d'échapper aux attaques corpusculaires,
D'éviter les dégâts d'un risque nucléaire.
Le danger plane encore à cause des retombées,
Les cerisiers seront irradiées cette année.

C'est une curieuse contrée, un pays différent,
Ce qui, étrangement, nous le rend attachant.
Mais pourquoi est-ce lui qui subit durement,
Du monde "civilisé", tous les égarements ?
Après Hiroshima, Nagasaki, Kobe,
Les cerisiers ne fleurirons pas cette année.

Un avertissement pour tout le genre humain,
Qui s'entête à vouloir jouer au plus malin.
Il nous faut réfléchir et penser à demain,
Sinon l'humanité ne sera que chagrin.
Comme nous nous sentons quelque peu japonais,
Les cerisiers du monde sont en pleurs, à jamais.
Mars 2011

samedi 12 mars 2011

Tourtisseaux et Guenilleux

Le nez sur le rebord et les yeux à hauteur,
Au plateau de la table, agrippant fort des mains,
Le bambin, fasciné, suit le lent va et vient
De la roulette crantée, maniée avec ardeur.

Aujourd'hui Mardi-Gras, moment où sa grand-mère
Prépare pour les gourmets, en grande quantité,
De dodus tourtisseaux à la fleur d'oranger,
Qu'elle ira distribuer à de joyeux compères.

Il est bien étonnant de voir cette femme en noir,
Sans foi ni religion, foncièrement athée,
Se vantant même parfois de "croquer du curé",
Préparer ces beignets comme on fait son devoir.

Drôle de fête religieuse qui permet la bombance,
Le délire, la folie, les permissivités,
Avant que la Carême vienne tout arrêter
Prônant à contrario, le totale abstinence.

L'enfant lui, ne sait pas ce que ces mots veulent dire.
Il scrute, salivant, cette pâte étalée
Devenir un amas de losanges réguliers
Qui prendront des rondeurs dans la bassine à frire.

La gourmandise le pousse, il devient impatient,
En voyant se gonfler ces pâtons aplatis.
Son envie le tenaille, aiguise son appétit.
Il lance à son aïeule, un regard de mendiant.

"Patience, je termine", murmure sa mémé,
Précisant qu'à son heure, il sera bien servi.
Mais il devra attendre le passage des conscrits
Qui viendront réclamer leur part de "charité".

Au dehors souffle un vent gonflé par la marée.
Il pousse vers le village, des nuages de suie
Qui déversent à loisir, cette glaciale pluie,
Symbole d'un hiver sans neige ni gelée.

Mais l'enfant n'a que faire de tout ce mauvais temps.
Il se sent protégé, nimbé par la chaleur
Du bois ronflant dans l'âtre. Et bercé par l'odeur
De farine et de sucre, il jouit de ce moment.

Rien ne pourrait troubler cette douce quiétude
Qui le tient prisonnier d'une attente gourmande.
Il n'entend même pas, au loin, la sarabande
De tous ces jeunes gens chantant leur gratitude.

Ce sont les coups frappés aux carreaux de la porte
Qui le font s'ébrouer, sortir de sa torpeur.
Un monstre tend ses mains, bruyant et quémandeur.
Il craint un court instant, que ce martien l'emporte !

Ce sont les "guenilleux", couverts de toiles de jute,
Qui réclament des denrées, œufs, gâteaux ou boissons,
Afin de faire la fête, ce soir, à l'unisson,
Enfin débarrassés de cette allure hirsute.

Ils frappent aux maisons, le visage masqué,
Afin de pouvoir dire ses quatre vérités
A l'hôte indélicat qui voudrait refuser
De donner son écot à ces festivités.

Une fois sa besace saturé de gâteaux,
Ce manant remercie, faisant une révérence,
Qui dans un tel costume, frise l'impertinence,
Puis s'enfuit pour rejoindre les autres zigotos.

Dans les jupes de l'aïeule, le gamin, réfugié,
Cherche le réconfort pour conjurer sa peur.
Elle lui saisit la main, l'écartant en douceur,
Et l'entraine gentiment vers le garde-manger.

Derrière les deux battants, trône un grand saladier
Remplis de tourtisseaux qu'elle lui a réservé.
Ils sont dorés, sucrés, le meilleur des goûters.
Toute peur évanouie, il va se régaler !
Mars 2011

dimanche 13 février 2011

Deux Minuscules Pâquerettes


Deux minuscules pâquerettes
Semblaient vouloir conter fleurette,
De façon plutôt incongrue.
Car en ce mois de février,
Lorsque le temps est aux gelées,
C'est une chose inattendue.

Surpris devant tant de hardiesse,
M'accroupissant, talons aux fesses,
Je restais là, interloqué.
Incrédule, je le confesse,
Vouant cette vision au stress
D'un emploi du temps surchargé.

Tâtant doucement la corolle,
Craignant de perdre la boussole,
Je voulais juste m'assurer,
Qu'en véritable cas d'école,
Cette étrangeté horticole,
Etait une réalité.

Quel magicien, quel diablotin,
Les avait posées, ce matin,
Alors que j'allais acheter,
A celle qui tient mon destin,
Pour fêter la Saint Valentin,
Un gros bouquet de fleurs coupées.

Et si c'était juste un rappel
Qu'il faut aller à l'essentiel,
Dans notre monde "sur-consommé".
Que l'amour n'est pas matériel,
Qu'il faut, pour qu'il soit fonctionnel,
Surtout de la simplicité.

La grandeur du sentiment
Ne se calcule, assurément,
Pas au total des sous versés.
Et cette obsession des présents,
N'est pas un sujet important,
Depuis que nos vies sont mêlées.

Je vis toujours avec l'image
De ton regard, faussement sage,
Chargé de vie et de gaîté.
Nos cœurs bâtirent une cage,
Pour que notre amour emménage,
Promesse d'une éternité.

Les soucis, les bleuets de l'âme,
Les joies, les peines, les petits drames,
Sont absents lorsqu'on est aimé.
Tu es ma vie, l'unique sésame
De mon bonheur, sans psychodrame,
Seul embarras de mes pensées.

Et le plus aimable présent
Est bien de consacrer du temps
A l'âme sœur que l'on chérit.
Penser qu'il n'est pas aberrant
De croire encore, comme un enfant,
Que l'amour seul, régit la vie.

Alors j'ai pris ces pâquerettes,
Duo d'amour, doux tête-à-tête,
Pour les rempoter tout de go,
Tout en oubliant ces recettes
Qui masque l'amour de bluettes,
De monceaux de fleurs, de cadeaux.

Que ces deux simplistes fleurettes
Reflètent ce qui reste ma quête :
D'être toujours auprès de toi,
Afin que jamais ne s'arrête,
Malgré le temps et les tempêtes,
L'amour que tu fais naître en moi.
Février 2011

samedi 5 février 2011

Trois Cousins


Ils étaient trois cousins qui se suivaient en âge,
Issus du même sang, vivant dans ce village
Où la population, assumant un clivage,
Vaque sur un bateau ou dans un pâturage.

Ils se trouvaient très proches, un écart d'une année
Sur l'échelle de la vie, les avait espacés.
Tout comme une fratrie, ils se sentaient liés
Et jouissaient pleinement de ces heures partagées.

Le plus vieux, créatif, incitait ses cousins
A suivre ses idées, indiquant le chemin.
Le cadet, malicieux, agissait à l'instinct.
Le plus jeune, en artiste, peaufinait le dessein.

On les voyait courir entre digues et pâtures,
Inventant des histoires, vivant des aventures,
Ou bien, à l'atelier, au milieu de la sciure,
Se fabriquer en bois, des épées miniatures.

Ils rêvaient de voyages, se devinant corsaires,
Car la proximité obsédante de la mer,
Les exhortait bien sûr, à quitter cet estuaire,
Pensant qu'ils partiraient ensemble, solidaires.

Ils étaient trois cousins qui se suivaient en âge,
Issus du même sang, vivant dans ce village
Où la population, assumant un clivage,
Œuvre sur un bateau ou dans un pâturage.

L'océan, comme la vie, n'est pas de tout repos,
Et les bateaux affrontent le tumulte des eaux.
Les drames de l'existence, insupportables maux,
Ont fini par défaire cet aimable trio.

Lorsqu'elle est trop pesante, trop dure à supporter,
La souffrance peut venir à bout de l'amitié.
Un réflexe stupide nous fait nous isoler
Pour que notre abattement ne soit pas partagé.

Dans ces jours de tempête, on cherche dans son cœur
Un rayon de soleil, un éclat, une lueur,
La chaleur d'un été, un tout autre bonheur,
Pour tenter d'oublier cette atroce douleur.

C'est ainsi que, sans doute, délaissant son ancrage,
Chacun sur son son esquif, a tracé son sillage,
En gardant bien enfoui, immortel tatouage,
Sans vouloir y songer, du malheur, ces images.

Mais rien n'est immuable, et un jour, dès l'aurore,
Lorsque tout ce passé sortira des sabords,
Que l'envie d'être ensemble sera présente, encore,
Ces voiles égarées regagneront le port.

Nous étions trois cousins qui nous suivions en âge,
Issus du même sang, vivant dans ce village
Où les individus, assumant un clivage,
Bossent sur un bateau ou dans un pâturage.

Nous nous retrouverons un jour, assurément,
Non pas pour partager nos anciens jeux d'enfants,
Mais parce que les liens qui unissent les gens
Résisteront toujours à l'usure du temps.
Février 2011
Un grand merci affectueux à Luc H. pour ce dessin qui m'a donné l'envie d'écrire ce texte.

dimanche 23 janvier 2011

Lettre à Ibtissem


Lors de quelques vacances, tout près de Monastir,
Entre maintes images et autres souvenirs,
Soleil,et promenades, découvertes et plaisirs,
J'ai gardé en mémoire la beauté d'un sourire.

Jeune femme soignée, polyglotte, diplômée,
Par le monde qui l'entoure, toujours intéressée,
Avide d'expliquer et de nous dévoiler
Les charmes de ce lieu que l'on ne peut qu'aimer.

Mais parfois dans vos yeux, une ombre de tristesse
Assombrissait vos dires, tuait cette allégresse,
Lorsque vous abordiez, toujours avec adresse,
Les attentes, les espoirs de toute la jeunesse.

Quel sera l'avenir ? La peur du célibat,
Les contrôles policiers et le pouvoir d'achat,
Corruption et censure. Mais aujourd'hui je crois
Que vous vous êtes jetée dans un noble combat.

Dans ces temps de tumulte, où êtes-vous passée ?
Je vous vois, le cœur pur, face ces gens casqués
qui matraquent et qui tuent ces jeunes révoltés,
Agiter l'étendard de votre liberté.

Galopant ça et là, de groupes en barricades,
Dénonçant tant d'années de censures, de brimades,
Vos cheveux noirs dénoués, bravant la fusillade,
Ou haranguant la foule, juchée sur une estrade.

Mais qui suis-je, moi, ici, pour dégoiser ainsi ?
Un touriste d'Europe qui prit votre pays
pour un coin très pratique de séjours à bas prix ?
Non, juste un admirateur qui vous parle en ami.

Comment ne pas comprendre votre animosité,
Face à nos chefs d'Etats, pleins de complicité,
Prêts à fermer les yeux, vile facilité,
Préservant, soi-disant, une stabilité !

Les droits de l'homme ne sont que rêves chimériques,
Lorsque les intérêts sont, eux, économiques !
Et pour leurs électeurs, un Maghreb pacifique,
C'est la promesse indue de vacances séraphiques...

Mais aujourd'hui, c'est vous qui tenez dans vos mains,
Cette chance inouïe de tracer un chemin
Bordé par d'odorants massifs de jasmin,
Tout en préservant la liberté de chacun.

Surtout faites attention,ne soyez pas grisée.
Sachez bien que précieuse est cette liberté.
C'est un enfant fragile, tellement convoité,
Qu'il faudra, chaque jour, jalousement veiller.

De Douz à Monastir, de Tunis à Kairouan,
Le peuple tunisien a chassé ces manants
Qui n'espèrent de la vie que pouvoir et argent.
Prémices, dans ce monde, d'un grand chambardement ?

Maintenant vous pouvez rire, chanter et parler.
Profitez de l'instant, de la vie retrouvée.
Mais il faudra du temps pour tout recommencer,
Bâtir durablement une nouvelle société.

Postscriptum :
Mais surtout, pour conclure, comme je vous sais gourmande,
De makrouts, de loukoums, de confitures, d'amandes,
Ne succombez pas trop à toutes ces offrandes,
Au risque de payer un jour le dividende !
Janvier 2011

lundi 17 janvier 2011

Une Jeune Femme Assise...

Une jeune femme assise, qui attend quelque chose
Ou peut-être quelqu'un, ou fait juste une pause.
Son visage est charmant mais je fronce le sourcil,
Car je vois une goutte accrochée à son cil.

Est-ce un reste d'ondée qui frappe la verrière
De cette gare bruyante, qui telle la fourmilière,
Abrite, pour quelques temps, une foule de gens
Egarés, habitués, pressés ou hésitants ?

Est-ce une perle de suée, après avoir couru
A travers cette immense salle des pas perdus ?
Inquiète par le risque de louper son train,
Sésame incontournable des horizons lointains.

Est-ce, comme Pierrot, une larme éternelle,
Blessure qu'elle gardera dans le plus profond d'elle ?
Symbole d'un amour impossible ou fini.
L'a-t-il abandonné ou bien s'est-elle enfuie ?

Mais pourquoi cette goutte reste-t-elle accrochée,
Refusant, sur la joue, de se laisser glisser ?
Telle une aigue-marine, parure naturelle,
Elle attire le regard et rend cette femme belle.

Belle par le mystère qui entoure cet instant,
Moment privilégié au milieu de ces gens
Conformistes et stressés, qui refusent l'aventure
Et ignorent le monde, le nez dans leurs chaussures.

Il faut que je dénoue cette énigme, ce secret.
Juste le temps d'aller composter mon billet.
J'aperçois la machine, objet d'art incongru,
Un "clac", je me retourne, la dame a disparu !

Sur la pointe des pieds, j'examine la foule
Qui ondule et reflue, un peu comme la houle
D'un océan sauvage et jamais reposé,
Dans lequel l'inconnue est partie, s'est noyée !

Je ne saurai jamais qu'elle était cette gemme,
Cet ornement discret qui me vaut ce poème.
Et c'est en repensant au texte d'Antoine Pol,
Que je repars, frustré, en remontant mon col.
Janvier 2011
Comme elle pensait, à juste titre, que depuis quelques temps, ce blog manquait de couleurs, Persilya m'a envoyé ce charmant dessin, ce dont je la remercie chaleureusement.

samedi 1 janvier 2011

Voeux 2011

Il est de bon aloi, c'est une tradition,
Au matin de ce jour, premier de l'an nouveau,
Lorsque l'on est encore dans la brume des tonneaux,
De prendre derechef, de bonnes résolutions.

On se rêve angélique, donnant bonnes paroles,
Persuadés que nos souhaits seront tous tenus,
Promettant tant de choses que les déconvenues
Ne pourront qu'advenir, supprimant l'auréole.

Et que peut-on penser des ces gens importants
Qui nous assènent des vœux chargés d'hypocrisie
Où la sincérité se retrouve travestie
A l'image exemplaire de notre Président.

Non, véritablement, bien qu'il s'agisse d'us,
Ancestraux, redondants, je crois que cette année
Je laisserai tomber, je resterai muet.
A ces mea-culpa, je ne ferai chorus !

L'inquiétude est palpable car les temps qui s'annoncent,
Dans la continuité de l'année deux mille dix,
Qui ne fût, loin s'en faut, une année de délices,
Risquent de voir nos fleurs envahies par les ronces.

Alors, comment trouver dans ce monde illusoire,
Où l'égoïsme étouffe les actions solidaires,
Où les croyances font des hommes, des adversaires
Cette simple lueur que l'on appelle l'espoir ?

Pourtant j'ai bien envie de donner, à vous tous,
Aux intimes, aux parents ou à ces inconnus
Qui liront par hasard, ces lignes incongrues,
L'esquisse d'un sourire sur toutes vos frimousses.

Aussi, pour le moment, c'est en copiant les bonzes,
Qui recherchent la paix et la sérénité,
Que je vous souhaite, à tous, réussite et santé,
Afin qu'elle soit bonne, cette année 2011 !

Envoi (1)
Mais en ce qui concerne les bonnes résolutions,
Comme je ne les tiendrais pas, de toute façon,
Etant bien trop âgé pour suivre les leçons,
N'attendez pas de moi que je change d'opinions.
Na !

Envoi (2)
Et puis, avec un "onze", que peut-on faire rimer ?
Car même avec le foot, nous sommes désespérés !
A part "bronze" ou bien "gonze", le choix est resserré,
Alors, ce petit "bonze" n'est pas si mal trouvé !
Non ?
Janvier 2011