samedi 30 janvier 2010

Quatre-Quarts Paysan (Recette !)

En ces temps de froidure, je crois qu'il est grand temps
De vous recommandez mon Quatre-quarts Paysan !
Ce n'est pas un gâteau, préservons nos kilos !
Ni un plat pour les fêtes, il n'est pas assez beau.
Non, c'est tout bonnement un potage qui s'apprête
A bien nous réchauffer, dont voici la recette :

D'abord, se procurer, en bio de préférence,
Un kilo de poireaux, le vert de l'espérance,
Un kilo de tomates, le sourire de l'été,
Un kilo de carottes, pour un bon goût sucré,
Un kilo de patates qui nous lient à la terre.
Ce sont les éléments de base nécessaires.

Mais on peut y adjoindre, en moindre quantité,
Du chou ou du fenouil, céleri ou navet.
J'avoue que pour ma part, pour donner du velours,
Je mets dans mon brouet, deux beaux topinambours.
Ce pauvre tubercule, décrié par l'histoire,
Mérite de sortir du fond de nos mémoires.

Après avoir pelé et rincé ces légumes,
Choisir un grand faitout, attention au volume !
Ne pas trop les tasser et ne pas oublier
D'ajouter un oignon en morceaux, découpé
Ainsi que deux gousses d'ail. Et d'un geste naturel,
Pour couronner le tout, une poignée de gros sel.

Verser sur ce mélange, au moins trois litres d'eau,
Pour à peine recouvrir, juste une mise à niveau.
Mais faites attention, car plus vous verserez,
Plus la soupe sera fluide, perdant son velouté.
Après avoir couvert, ouvrez le feu à fond,
Pour atteindre bien vite, le point d'ébullition.

Lorsqu'enfin l'eau bouillonne, diminuez la flambée.
Ajouter des épices, du poivre pour relever.
Pour ma part, je préfère diluer simplement
Un peu de "mild-cury", pour tout assaisonnement.
Une demi-cuillère à café et c'est tout !
Ensuite, quarante minutes de cuisson à feu doux.

Vous avez un moment pour faire plein d'autres choses.
Lire, écrire, dessiner, faire du sport ou une pause !
Mais quand le minuteur, de son bip agaçant,
Vous casse les oreilles, vous savez qu'il est temps
d'aller "cessez le feu" ! Et c'est avec vigueur
Que vous ôtez le pot de la source de chaleur.

Maintenant la cuisson est enfin terminée.
Mais ce n'est pas encore le temps de consommer.
Sortez de vos tiroirs votre mixer à main
Pour mélanger le tout et ce, avec entrain.
Pour que votre brouet soit un vrai velouté,
Allez-y à cœur-joie pour tout bien écraser !

Vous venez d'obtenir quatre litres de soupe,
De quoi réconforter une petite troupe
D'une quinzaine de convives, par le froid anémiés.
Pour varier les plaisirs, dans l'assiette, ajoutez
De la crème, des croutons ou bien des champignons.
A vous d'utiliser votre imagination !

J'aperçois, étonné, vos visages contrits.
C'est un drôle de poème qu'il nous sert aujourd'hui !
Où sont le romantisme, l'absurde, la rêverie ?
C'est une galéjade, une forfanterie !
Pourtant il n'y a là aucune tromperie,
Ce texte, je l'ai écrit par pure sympathie.

Une dernière chose, car je vous sens grognon,
Essayez ce potage, je vous jure qu'il est bon !!
Janvier 2010

dimanche 24 janvier 2010

Déménagement


Montagne de cartons, bric-à-brac entassé,
Formidable dédale où la vie s'entrechoque.
Petits bouts d'existence, paquets amoncelés,
Remparts protecteurs d'une cité baroque.

Il a fallu faire vite pour tout conditionner,
Bien protéger les meubles, pour éviter les chocs.
La tâche fut ardue, et enfin terminée,
L'empilement est là, solide comme un roc.

Monceaux de souvenirs que l'on doit emmener,
Aiguillons de mémoire qui font partie du stock
De peines et d'émotions, d'amours et de gaîtés,
Sans lequel, c'est certain, nous resterions cinoques.

Mais c'est au déballage, lorsqu'il faut tout caser,
Que l'on se sent déjà, devenir de vieux chnoques.
Etait-il nécessaire de vraiment tout garder ?
Pour vivre, a-t-on besoin de toutes ces breloques ?

Il faut prendre son temps, et ne pas s'affoler,
Même si, tout à coup, comme un électrochoc,
On retrouve dans un livre, une lettre pliée,
Qui nous remue le cœur, nous donne un coup d'estoc.

Un petit mot d'amour, un billet griffonné,
Qui nous titille l'âme et surtout nous évoque
Cet amour de jeunesse, ce tout premier baiser,
Ces lèvres au goût sucré, joli fruit que l'on croque.

Et pourquoi garde-t-on ce tee-shirt délavé,
Sans forme et imprimé : "Cool Baby, I'm a Rock"?
Celui que tu portais, quand nous nous sommes croisés,
Look maintenant "has been", dont ensemble on se moque !

Un déménagement, c'est vouloir s'en aller
Pour tout recommencer, dans une autre bicoque.
Mais comme l'escargot, notre dos est chargé
De tout notre vécu. On garde tout en bloc !

On ne peut oublier nos fiertés, nos regrets,
Ainsi que nos lâchetés, ces moments équivoques.
Car partir pour ailleurs, c'est aussi accepter
D'être ce que l'on est, d'emporter ses défroques.

Ce besoin d'autre-part, cette envie de bouger,
Où hier et demain, ensemble se provoquent,
C'est un pont qui relie l'avenir au passé,
Pour un nouveau départ, un changement d'époque.
Janvier 2010

samedi 2 janvier 2010

Voeux 2010

Vous adresser mes vœux, n'est jamais un supplice.
Ils sont toujours sincères, prévenants, sans malice,
Et n'envisagent pour vous que des joies, des délices,
La santé, le bien-être, sans aucun sacrifice.

C'est un lien d'affection, comme un instant complice,
Un moment de chaleur, une fraîche oasis.
Des contours du bonheur, une ébauche, une esquisse,
Dans ce monde égoïste, négatif et factice.

Souhaiter que tous les hommes raisonnent et réfléchissent
A un futur meilleur et qu'enfin ils bâtissent
Une vie peinte en bleu comme un volubilis,
Un monde sans violence, c'est un vœu de jocrisse !

Pourtant, j'aimerais croire, entendre les prémices
De ce bouleversement, d'une poussée novatrice.
Car si chacun de nous laissait tomber Narcisse,
Voleraient en éclats, toutes les injustices.

C'est donc intimidé, rouge comme une écrevisse,
Sans être sous l'effet d'un quelconque cannabis,
Qu'à l'image des poètes, ménestrels de jadis,
Je vous souhaite simplement, sans autres artifices :

"Bonne Année 2010"
Janvier 2010