mercredi 14 septembre 2011

C'est La Rentrée !

En ce jour de rentrée, on redevient gamin
En voyant dans la rue, passer tous ces bambins
Qui reprennent, sac au dos, l'ancestrale habitude.
Et soudain nous revient dans le creux de l'oreille,
Le murmure des voix engourdies de sommeil,
Qui traduisait souvent, une sourde inquiétude.

Chaque année le mystère était renouvelé :
Quel sera notre prof. ? Qu'est-ce qui allait changer ?
Allait-on retrouver nos amis, nos copains ?
Mais ces questionnements et ces supputations
Finissaient par trouver leurs justes solutions,
Et l'angoisse s'envolait dans les poignées de mains.

Après les retrouvailles, première récréation,
La cloche retentissait, scellant les discussions.
Appelé par le maître, on se mettait en rangs.
Puis en file silencieuse, on entrait dans la classe,
S'asseyant au pupitre, fouillant dans sa besace
Pour sortir et ranger ses affaires, doctement.

Tout était inédit et pourtant habituel.
Même école, même décor, rituel sempiternel,
Ce dont l'instituteur jouissait à satiété :
"Pas un bruit dans la classe, assis, en rang, debout,
Avancez en silence, ça suffit, taisez-vous !"
Une façon pour lui d'être un peu moins stressé !?

Mais il était plaisant de s'asseoir à "sa" table,
La lumière des carreaux inondant son cartable
Qui allait se remplir de nos nouveaux bouquins.
Les livres de géo., de science nat. ou d'histoire,
Nous incitaient à prendre le chemin d'un savoir
Où l'imagination sublimait le train-train.

Et que dire du bonheur d'entamer un cahier.
Première page lisse, simplement quadrillée,
Sur laquelle on s'applique, tout en tirant la langue.
Pour soigner ce travail, on était concentré
Afin d'éliminer le risque d'un pâté.
Ce labeur terminé, nous nous sentions exsangues !

Le premier jour d'école est toujours important,
Maintenant comme hier, pour tous les jeunes enfants.
Et malgré les bravades, certains ont le cœur gros.
Mais en prenant de l'âge, c'est avec émotion
Qu'ils se rappelleront ces matins d'exception
Qui apportent aux gamins, le savoir en cadeau.

Aujourd'hui les baskets remplacent les godillots,
Les apartés complices ne sont plus que textos.
Les voitures des mamans défilent devant nos yeux.
Toujours accompagnés, les marmots ne courent plus,
Et la surprotection a tué le chahut.
Est-ce ainsi que l'on rend les enfants plus heureux ?

Ce qui ne change pas, c'est le désir d'apprendre
Que tout bon professeur doit semer dans ces tendres
Cerveaux enfantins, le merveilleux défi.
Ce sont bien les acquis et la curiosité
Qui permet à chacun de pouvoir avancer,
Seuls garants avérés de la démocratie.

Car cet enseignement, c'est l'école de la vie,
C'est ce qui nous empêche de rester asservis.
On comprend mieux le monde, on devient solidaire.
Aussi, vous les édiles, ne démolissez pas
Ce qui fait le grandeur de n'importe quel Etat,
Sous couvert d'une réforme de la carte scolaire !

Apprendre est plus qu'un droit, c'est une nécessité,
Et vous êtes criminels d'aller démanteler,
Pour des histoires d'argent, cette prime liberté.
La santé, la justice et bien sûr l'instruction,
Doivent être les uniques soucis d'une Nation.
Et c'est pour l'avenir qu'ainsi vous œuvrerez.
Septembre 2011