Je te sens reposer, étendue près de moi.
J'ouvre à peine les yeux et déjà, je souris
En pensant au bonheur d'être là près de toi.
Est-ce un sixième sens ou le fait d'un génie ?
Toujours dans ton sommeil, tu te roules vers moi.
Tu claques un doux baiser bien qu'encore endormie.
Je ne peux, simplement, que t'ouvrir mes bras.
En poussant un soupir, tu te loves, te blottis.
Et comme chaque matin, je reste couché là,
Attendant ton éveil, ton retour à la vie,
Comme une sentinelle qui veillerait sur toi.
Je perçois des murmures et autres chuchotis.
Je vous entends déjà pester sur ce coup là :
"Le câlin ? C'est malin, tu l'as déjà écrit !
Faut se renouveler, changer d'apostolat !"
C'est vrai, je vous l'accorde, et j'en suis fort marri.
Je voudrais bien changer, pourtant, à chaque fois,
Je suis emprisonné par cette douce folie,
Ce bien-être insensé, ce bonheur délicat.
Ce n'est pas de ma faute. Je n'y suis pour rien si
De mon inspiration, je ne maîtrise pas
Les circonvolutions, les détours, les envies.
Lorsque l'amour commande, je ne suis qu'un soldat !
Le réveil sonne déjà. Voilà, j'en ai fini !
Alors, pardonnez-moi et ne m'en veuillez pas
De m'attendrir sur celle qui partage ma vie.
Et de, chaque matin, sentir au fond de moi,
Mon cœur battre pour elle, jugulant mon esprit.
Bien exquise prison que cette geôle-là !
Et de lui susurrer de tendres mots d'amour
Afin qu'elle sache bien que je l'aimerai toujours.
Mai 2010