Et nous cherchons, tous deux, un quelconque boulot.
Mon pays, égoïste, nous laisse sur le carreau.
Pour que certains grossissent, il faut que d'autres trinquent !
Je ne sais pas pourquoi nous sommes dans la déveine,
Game over, try again.
Il a fait des études, une école d'ingénieur.
Mais, depuis deux années, il squatte la maison,
Cumulant CDD et travaux d'occasions.
Il finit par penser que l'école est un leurre !
En déprimant il erre et traîne sa dégaine,
Game over, try again.
Moi, c'est une autre histoire. J'ai bossé trente six ans
Dans la même entreprise, grimpant les échelons,
Finissant encadrant, lorsqu'un fond de pensions
A repris à son compte notre établissement.
Ils n'avaient rien à faire de la valeur humaine,
Game over, try again.
C'était une bonne affaire, et un refrain connu :
On prend le savoir-faire, puis restructurations,
Délocalisation de toute la production,
Et le tour est joué, avec une plus-value !
Les personnes licenciées se comptèrent par dizaines,
Game over, try again.
C'est tellement facile dans cette société,
Où l'argent est un but et non un instrument,
Lorsque l'appât du gain crée des dérèglements,
Quand un Etat complice, trouve son intérêt !
Car le libéralisme est une vraie gangrène,
Game over, try again.
Tout ceci pour vous dire, Monsieur le Président,
Que si les gens descendent et parcourent les rues
En criant leurs rancœurs, parfois de façon crue,
Ce n'est pas pour jouer ou pour passer le temps !
Ce n'est pas une histoire de viles calembredaines,
Game over, try again.
Au delà des retraites, c'est toute votre action,
Privilégiant toujours les nantis, vos parents,
Tapant à chaque fois, sur les petites gens,
Que simples citoyens, ainsi nous condamnons.
Après les rires jaunes, c'est maintenant la haine,
Game over, try again.
Sept français sur dix souhaitent votre départ,
Constatant que depuis la dernière élection,
Notre pays s'enfonce dans une récession
Qui transforme la vie en un noir cauchemar.
Franchement, c'en est trop, la coupe est plus que pleine,
Game over, try again.
Ah, comme j'aimerai, Monsieur le Président,
Que votre esprit, un jour, finisse par s'éclairer,
Que vous touchiez du doigt, enfin la vérité,
Que vous démissionniez et partiez sur le champ !
Nous chanterions alors, cette drôle de rengaine :
Game over, try again !
Octobre 2010