lundi 5 mai 2025

Manipulations DIAboliques


Si les manipulations des populations ressemblent fortement à de grands sacs de nœuds, il ne faudrait pas qu’elles se transforment en de grands sacs à puces !

Myrtille, la fille d’un neurologue qui a repris son travail après un long coma suite à un accident de vélo il y a sept années, retrouve une clé USB appartenant à son père. Elle l’avait rangée et oubliée après l’accident de ce dernier. Cet objet lui revient en mémoire, lorsque son paternel lui annonce qu’il vient de terminer un roman qui reprend les actions mais aussi ses doutes et ses questionnements consécutifs à son traumatisme crânien. Après avoir visionné ce support informatique et constatant que ce que prétendait son père est  vrai, elle décide d’en savoir plus sur ce sujet…

 A travers une écriture fluide et dynamique grâce à de nombreux dialogues, Elisabeth HOCLET nous emporte dans le monde secret de la recherche sur le cerveau et des conséquences qui en résultent. Ce qui pourrait être un immense progrès pour le bien-être des patients peut tout aussi bien, devenir le pire cauchemar pour tous les individus lorsque le profit et la volonté de domination guident les laboratoires chargés de mettre au point ces dernières technologies.

 Comme dans les tableaux du Caravage où la noirceur finit toujours par altérer (ou renforcer) la lumière, la malfaisance finit toujours par détruire les bienfaits du progrès, et les aventures de Myrtille nous permettent d’ouvrir nos œillères et de réfléchir au futur que nous souhaitons pour l’humanité.

Ce roman est la suite de « Le Mal Entendu »,  premier livre écrit par Elisabeth HOCLET. On retrouve avec quelques années de plus, les différents personnages. Mais, si comme moi, vous n’avez pas lu ce premier opus, cela ne vous retirera rien à la bonne compréhension de l’histoire.  

Bref, un livre pour passer un bon moment et qui ouvre une vision réaliste sur certains dangers de la recherche scientifique.

Un conseil, cessez  de vous frapper le front en criant « Euréka», lorsque vous avez trouvé quelque chose. On ne sait jamais…

(Cette chronique est garantie sans IA !)

jeudi 17 avril 2025

Rosa Candida

 

Rosa Candida

Audur Ava Olafsdottir
(Editions Zulma)


Et si le père était une mère comme les autres ?

L’Islande est une terre mystérieuse, où le noir de la lave durcie rencontre l’écume d’une mer agitée. Pays de silence et de sentiments souvent tus, où les habitants ont tendance à ne pas vouloir interférer dans la vie de leurs concitoyens. Chacun doit assumer ses joies, ses émotions et ses tristesses sans incommoder son voisin.

C’est peut-être pour fuir ce monde qui, pour des sudistes comme nous semble déprimant, qu’Arnljotur, un jeune homme qui se cherche, décide de prendre la route et rejoindre le continent.

Quitter cette maison qui porte en elle à la fois le bonheur de l’enfance et de la jeunesse mais aussi la tristesse de la perte de sa mère, celle avec qui il partageait sa passion des roses.

Quitter ce père déboussolé par la mort de son épouse, qui l’oppresse à trop vouloir subvenir à ses envies et qui jusque là, s’est davantage soucié de son frère autiste que de lui-même.

Quitter enfin Anna, jeune femme amie de son meilleur ami, avec qui il a fait l’amour, une fois, et qui lui a donné une petite fille. Sans nier sa paternité non désirée, il ne se sent pas de taille à assumer complètement son rôle de père.

Il veut juste un peu de temps pour se construire afin de vivre sereinement sa vie et ses responsabilités.

Après être déjà parti pour des campagnes de pêche sur de gros bateaux, c’est en voiture qu’il souhaite rejoindre un lieu ensoleillé du sud de l’Europe, afin de restaurer une vielle roseraie tombée en désuétude, située dans un monastère.

Deux parties dans cet ouvrage :

D’abord, une sorte de road movie au ralenti (il faut dire que sa voiture n’est pas toute jeune). Il descend vers le sud, vers l’inconnu en se posant de nombreuses questions, en particulier autour de l’amour et du rapport homme/femme. Ne trouvant pas les réponses à ses questions, il finira, une fois arrivé à destination, à questionner la personne qui sera son référent durant son travail à la roseraie du monastère, un moine cinéphile qui trouve toujours un bon film pour illustrer ses réponses. On ne sait pas trop où veut nous emmener l’autrice dans cette première partie. Il faut un peu de patience au lecteur et tenter de savourer un humour très… nordique !

Puis arrivent Anna et sa fille dans le village.

A partir de là, le livre devient lumineux. La relation qui s’instaure entre le père, la mère et l’enfant est poétique, amusante et particulièrement bien observée. On oppose souvent le lien maternel, indispensable, au lien paternel, souvent considéré comme accessoire. L’auteur nous démontre, par petites touches, que ce n’est pas le cas, que chacun va apporter quelque chose d’essentiel à la construction de l’enfant.

C’est un livre tout en atmosphère, où la lenteur du récit, le calme, le style posé et la sérénité révélée dans la seconde partie du livre, ne laisse pas le lecteur indifférent. Dans un monde surexcité, où tout doit aller très (trop) vite, cela fait du bien de faire une pause.

Merci Madame Olafsdottir.

vendredi 11 avril 2025

Anniversaire

 

Il y a des âges où fêter son anniversaire est important
Jusqu’à 10 ans, c’est la curiosité qui nous aiguillonne
Jusqu’à 20 ans, c’est l’avenir que l’on dessine
Jusqu’à 50 ans, c’est la plénitude que l’on confirme
Jusqu’à 60 ans, c’est le décompte avant la retraite
Après 65 ans, il n’est plus utile de compter les années car on est libre !
Enfin, libre jusqu’à la fin qui se rapproche trop vite.
Parfois, cela se transforme en une compétition de longévité
Et il semble de mauvais aloi de tenir ce décompte
Aussi, prenons chaque jour comme il vient
Sans stress ni ambitions absurdes
Et lorsque le dernier pointera son nez
Nous pourrons dire que nous en avons bien profité