lundi 14 décembre 2009

L'Anniversaire d'Alex (5)

Episode 5

"C'est juste une copine, elle est venue m'aider.
-OK, je vais descendre." Dit-il tranquilisé.
Arrivé sur le sol, il salut la fillette.
"Bonjour, je suis Tercet, Tu as l'air gentillette !"
Callio ne sait que dire. Tout son esprit s'embrouille.
Elle reste là, figée, fixant ce drôle d'arsouille.
"Je vois que vous avez apporté un gâteau,
Avec du chocolat ! Merci pour ce cadeau !"
Les gosses n'ont pas le temps de prendre un air réjoui,
En deux temps, trois mouvements, il a tout englouti.
Alex secoue Callio :" Ah, qu'est-ce que je disais ?
Tu vois, j'avais raison, il existe pour de vrai !
- C'est extraordinaire, bredouille-t-elle enfin,
Comment es-tu venu vivre dans ce jardin ?
Depuis quand te caches-tu ? Tu dois avoir bien froid,
A rester tout là-haut, vêtu d'un bermuda !
Et que sont devenus tes parents ? Tes amis ?
Et qui te veut du mal ? Quels sont tes ennemis ?
Si tu restes dans ce parc, tu vas te faire prendre,
Car, bien sûr, pour manger, il te faudra descendre."
Callio reprend son souffle et Tercet en profite
pour prendre la parole : "Stop ! Arrête petite.
Dis donc, mon garçon, où l'as-tu dénichée ?
C'est une pipelette ! Jamais elle ne se tait ?"

Tercet ayant enfin calmé son appétit,
Le garçon lui demande de finir son récit.
"Où m'étais-je arrêté ?" Questionne l'animal.
"Tu tombais dans un trou. Est-ce que tu t'es fait mal ?
- Comme j'étais évanoui, je ne sentais plus rien.
Je suis resté longtemps, couché dans ce ravin.
Lorsque je m'éveillais, la jambe me faisait mal,
Et pour gravir la pente, l'effort fut colossal.
J'avais beau écouter, plus de coups de fusils.
Ces méchants braconniers étaient enfin partis.
Arrivant au sommet, je vis sur le chemin,
Ma mère, ensanglantée, frappée par ces vilains.
Je me couchais sur elle, en espérant encore
Trouver un peu de vie, dans ce malheureux corps.
Mais il a bien fallu me rendre à l'évidence,
J'avais auprès de moi une dépouille, une absence.
Comment allais-je faire, pour vivre maintenant ?
J'étais encore trop jeune, pour être sans parents.
Qui pourrait à présent m'aimer et me chérir,
M'apprendre les dangers, m'éduquer, me nourrir ?
Cette jambe et ce cou qui me faisaient souffrir !
Je n'avais plus de choix, il me fallait mourir.
Je me blottis contre ce corps privé de vie
Et fermant fort les yeux, ma conscience s'endormit."

(A suivre...)

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